Un conducteur qui avait lancé une dangereuse course-poursuite, en plein cœur du centre-ville de Nîmes, afin d’échapper à un contrôle, le 3 mars, est condamné à deux ans de prison ferme, ce mardi 8 mars.

Mardi 8 mars, Marc est jugé au tribunal correctionnel de Nîmes pour un spectaculaire refus d’obtempérer, sous l’emprise de cannabis et de cocaïne, le 3 mars 2022, à Nîmes. Refusant un contrôle de police au niveau du boulevard Amiral-Courbet, il accélère, emprunte les voies de bus et slalome à vive allure dans les rues de Nîmes au volant d’une Audi A4. Une course-poursuite de plus d’un kilomètre en pleine rue.

Cocaïne

Le carrossier de 37 ans à la voix rocailleuse est coutumier des faits, avec près de 20 condamnations, le plus souvent ivre et sous l’effet de drogues diverses. « J’étais avec des collègues à Nîmes mais le conducteur était aussi sous cocaïne. J’ai voulu prendre le volant ce qui était débile, et là, 50 mètres plus loin, on était contrôlés… », fait valoir l’homme aux cheveux courts et aux épaisses lunettes, un peu fataliste. En ce moment, je suis dans une situation difficile, je ne peux plus voir mon ex-compagne. Je suis vraiment… »

Le procureur semble tout aussi dépité que lui. « On compte en moyenne une soixantaine de morts et 250 blessés graves sur les routes du Gard chaque année, mais on ne sait plus comment lui faire comprendre la gravité de sa conduite...", se désole Eric Maurel, qui demande contre Marc deux de prison, avec maintien en détention et l’interdiction de passer le permis pendant deux ans.

Autodestruction

« En fait, son collègue s’est pris un rail en pleine conduite, et c’est là qu’il a paniqué, lui a arraché son pochon et a pris le volant », tente de faire valoir son avocate, Estelle Marques-Freire. Il a besoin de soins et d’accompagnement pour rompre cette tendance à l’autodestruction, plutôt que de la détention. » Mais le chauffard récidiviste écope de deux ans ferme et l’interdiction de repasser le permis pendant six mois.

Pierre Havez