NÎMES Des encouragements pour un trafiquant de drogue
Anas a été condamné, mardi dernier, à deux ans d'emprisonnement, dont 18 mois avec sursis pour transport, détention et cession de stupéfiants. La présidente du tribunal a toutefois écouté l'histoire de ce père de famille et l'a encouragé à ne pas retourner vers la délinquance.
Dans son box, Anas n'a pas tout à fait le profil habituel des trafiquants de drogue. Ce jeune homme de 26 ans est le père d'une fillette de trois ans et il est avec sa compagne depuis une dizaine d'années. Après avoir travaillé dans des bars et en usines, il est devenu cariste.
Le 24 octobre dernier, il est contrôlé au volant d'une voiture alors qu'il n'a plus de points sur son permis. Fenêtre ouverte, il fume un joint et attire l'attention des policiers qui le contrôlent. Dans la voiture, les policiers vont trouver 1 kg de cannabis et d'herbe et, plus tard, 1,3 kg seront également découverts à son domicile.
Lors de son procès en comparution immédiate, Anas a expliqué qu'il était fumeur de cannabis et qu'il était suivi médicalement pour cela. La présidente Christine Ruellan rappelle qu'il travaillait régulièrement jusqu'au mois de mai dernier, date à laquelle Anas dit avoir perdu un ami très proche, l'entraîneur d'un club de foot qui avait été tué de plusieurs coups de couteau à Vauvert. Depuis, le choc psychologique l'avait empêché de reprendre son travail et les dettes se sont accumulées. Mais plutôt que de reprendre le travail, Anas est allé à Montpellier pour récupérer de la drogue dans l'espoir de la vendre et ainsi épurer ses dettes.
La présidente et le procureur Patrick Bottero se sont néanmoins demandés comment il a pu acheter pour 7 500 euros de drogues ? Réponse de l'accusé : les dealers lui auraient prêté la marchandise. Anas espérait la vendre pour 15 000 € et en tirer 7 500 € de bénéfice. Son avocate, Priscilla Coquelle, a confirmé cette version, soulignant le désarroi d'Anas et sa volonté de s'en sortir, de retourner au travail et de quitter la délinquance.
Au final, il a été reconnu coupable et condamné à une peine de 2 ans d'emprisonnement, dont 18 mois avec sursis, avec notamment une obligation de soins et de travail.
Franck Chevallier