Cette semaine est marquée par des températures très douces pour la saison. Si douces qu'en région Paca et dans les Alpes, des records ont été battus. Qu'en est-il dans le Gard ? Sébastien Baille, prévisionniste chez Météo France, nous répond.

Eh bien, dans notre département aussi, des records ont été battus. Mercredi 29 décembre, la station météo Nîmes-Courbessac a enregistré au plus haut de la journée 20,9°C. "On est environ 10 degrés au-dessus des normales de saison", atteste Sébastien Baille. 20,9°C, c'est le record mensuel relevé sur cette station depuis son installation. En d'autres termes, c'est la température la plus haute enregistrée à cet endroit au mois de décembre depuis 1922. Soit presque 100 ans. Ce n'est pas rien...

Mercredi aussi, la station météo Nîmes-Garons a enregistré au plus haut 20,3°C. C'est la température la plus forte à cet endroit en décembre depuis 1964, date de création de la station. À Visc-le-Fesq, petit village en bordure du Vidourle, record de 1966 battu avec 21°C. Mais c'est à Cavillargues qu'il a fait le plus chaud ce 29 décembre 2021 avec 21,1°C au thermomètre.

Face aux températures trop élevées et à l'absence de neige, la station de ski Alti-Aigoual a fermé

La journée du jeudi 30 décembre a été légèrement plus fraîche à Nîmes : (que !) 20,2°C. La température la plus élevée a été relevée à Générargues avec 21,8°C, battant ainsi le record mensuel établi le 12 décembre 1961 où il avait fait 21°C.

Vous l'avez compris, le temps est d'une étonnante douceur pour la saison. Et c'est encore plus palpable en altitude. Au Mont-Aigoual, le mercure a atteint 14,2°C ce jeudi 30 décembre alors que la normale est de 1,7°C à cette période de l'année. "On est presque à 13°C au-dessus des normales. Bien qu'on ne dépasse pas le record mensuel de 16,7°C en 1987", relate le prévisionniste. D'ailleurs, la station de ski gardoise Alti Aigoual à Prat-Peyrot a annoncé sa fermeture avant-hier en l'absence de neige et avec de telles températures.

Des températures qui vont baisser petit à petit dans les jours qui viennent

D'après les données météorologiques, les températures devraient petit à petit baisser de nouveau, perdant quelques degrés chaque jour. Mais comment expliquer cette douceur ? Cela s'explique par de l'air chaud qui est remonté d'Afrique vers l'Europe, qui va monter en pression en descendant en altitude et va ainsi faire augmenter la température au sol.

Faut-il y voir un lien avec le réchauffement climatique ? Si on regarde cet épisode de douceur seul, non, affirme le prévisionniste. Il faut prendre du recul sur l'ensemble des données avant de tirer des conclusions. Néanmoins, on note que des épisodes de ce genre sont de plus en plus fréquents à Nîmes et pourraient l'être encore plus.

Depuis la création de la station météo Nîmes-Courbessac en 1922, il y a eu 57 fois où les températures ont dépassé 20°C pendant les trois mois d'hiver. Ce qui ferait en moyenne une fois tous les deux ans. En réalité, on note qu'au cours de l'année 2021, c'est arrivé quatre fois. En 2020, trois fois aussi. En fait, c'est arrivé une vingtaine de fois depuis 2010. "On peut en déduire que ces épisodes qui arrivaient une fois tous les 5 ans de 1922 à 2000, arrivent au moins une fois par an aujourd'hui", conclut Sébastien Baille.

Marie Meunier