NÎMES Douceurs urbaines, conte oral et fresques murales
Il est des moments dans une vie professionnelle que l'on aime particulièrement vivre...
Teddie Allin et son musicien ont laissé aller leurs sons sur l'inspiration urbaine pour offrir aux spectateurs un conte un peu différent, une ballade en fresque, une balade au rythme des anecdotes d'un quartier.
Rendez-vous était donné sur la place Saint-Charles. Une dizaine puis une vingtaine de participants afflue dans la douceur d'un samedi automnal. " Il n'y a que des adultes ! " rouspète une jeune fille qui pensait que ce conte urbain était à destination des minots nîmois.
Que des adultes, pas tout à fait mais en très grande majorité, certes. Pendant que deux petits animent la place et jouent au ballon en le faisant malencontreusement rebondir sur les voitures qui la bordent, un saxophone s'échauffe. Une voix vient se poser sur des notes voluptueuses, celle de Teddie Allin, la conteuse.
C'est donc vers une ballade tout en balade que le tandem se forme en duo. Un petit fascicule expliquant l'Expo de Ouf est remis aux spectateurs et tout à coup, la voix s'élève. " Bonjours les amis ! Viens, on va voir les fresques et les peintures de l'Expo de Ouf. Viens, je vais te faire visiter mon quartier ", harangue Teddie Allin.
Le cortège part de la place en direction du quartier Gambetta, lieu de naissance de l'Expo de Ouf, lieu des plus nombreuses fresques murales de l'événement permanent. Dans les petites rues du quartier, les voitures comprennent vite le manège et attendent patiemment que les passants... passent. " On t'a réveillé? ", lance un participant à une jeune femme en pyjama qui vient d'ouvrir sa porte et qui se demande ce qui est en train de se passer sous ses fenêtres.
Teddie a toujours le bon mot pour rire mais, comme l'art n'est pas que le rire, elle l'a aussi pour pleurer et dire d'autres vérités peintes avec conviction sur les murs locaux. Cela fait dix minutes que le convoi est en marche. " Depuis le début, une espèce animale ou végétale a disparu de la surface de la Terre. Dans moins d'une heure, trois éléphants auront été braconné ou chassé... En tout et depuis 42 ans, 58% des espèces animales ont disparues. " Quand l'art est le vecteur de notions oubliées et le reflet d'un monde désenchanté.
" Un artiste gai comme un pinson mais libre comme ses pinceaux ", rappelle Teddie devant une fresque rue de la Chèvre. Elle conte l'histoire d'un tyran et d'un artiste. Le premier deviendra fou, le second disparaîtra dans son oeuvre. Une morale douce et joyeuse, des instants qui se sont poursuivis au fil des rues et des peintures murales jusqu'à Carré d'art.