Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 08.06.2019 - anthony-maurin - 3 min  - vu 423 fois

NÎMES EN FERIA Ferrera et De Miranda triomphent

Corrida fleuve de Jandilla pour Antonio Ferrera (deux oreilles et silence), David de Miranda (deux oreilles et silence), Roman (silence et oreille) et Toñete (silence et silence).
David De Miranda (Photo Anthony Maurin).

Antonio Ferrera (Photo Anthony Maurin) .

On se doutait bien que l'aficion n'allait pas sortir très tôt de cette course fleuve... Huit toros pour quatre matadors de toros dont quelques uns en pleine bourre et une confirmation d'alternative en guise de pompon. Après les deux premiers, moins d'intensité et de belles choses.

De mas a menos ? Pas tant que ça en réalité. Certes le début tonitruant a pu faire croire à la course parfaite mais l'attente était longuette... Les spectateurs auront pu tout de même voir de la tauromachie, des toros et auront eu quelques sensations fortes.

David De Miranda (Photo Anthony Maurin).

À commencer par celui qui confirmait son alternative et qui a vu son nom rajouté à l'affiche après son énorme triomphe madrilène, David De Miranda. Il faisait sa présentation à Nîmes et est sorti avec les honneurs et sur les épaules malgré son impressionnante cogida ! Deux oreilles pour De Miranda, deux oreilles de courage et d'abnégation, deux oreilles d'émotion et de sueur froide. Après une entame dans les bons terrains, avec des passes sublimées, une gestuelles parfaite et avec les bons recours techniques, David De Miranda a dû avoir une grosse frayeur. Le toro le prend et le fait valdinguer dans les airs plusieurs secondes durant, accroché à sa corne, tel un pantin en papier mâché après une série de bernardinas resserrées. Une rouste énorme et un piéton qui se relève et qui repart au combat.

David De Miranda (Photo Anthony Maurin).

Sur son second, David de Miranda aura du mal à se faire à la course du peu loquace septième toro, oui, septième toro car une fois la confirmation confirmée, on reprend le bon ordre de sortie. Une opposition qui a manqué de relief comme une bonne partie de la second moitié de cette course mais pour De Miranda, on peut comprendre la chose. Le bonhomme a déjà donné...

Antonio Ferrera (Photo Anthony Maurin).

Celui qui a échappé au pire il y a peu et qui est sorti, encore plus récemment, en triomphe des arènes de Las Ventas (Madrid) est sorti une nouvelle fois en triomphe. Deux oreilles un peu généreuses mais deux oreilles d'amourette estivale pour un Antonio Ferrera retrouvé. De sa main gauche, on n'avait pas pu voir grand chose à cause du bétail qu'il toréait par le passé. Avec son Jandilla du soir, il aura fait un carton plein. Des séries de toute beauté, verticalement émouvantes et templées à souhait. Un magnifique recibir est venu conclure ce moment parfait.

Antonio Ferrera (Photo Anthony Maurin).

Autre toro, autre sensation... Silence pour un Antonio Ferrera qui n'a pas su tuer le toro (sobrero sorti après le cinquième qui boitait) qui l'aurait envoyé directement sous la porte des Consuls ! Pourtant, tout avait une nouvelle fois bien débuté avec une faena directive et douce, intelligible et intelligente. Le détail, la dentelle, le souvenir d'un moment gravé sur le sable de l'amphithéâtre. Jusqu'à la fin ou presque. C'est au descabello que la descente au enfers a eu lieu. Après une dizaine de tentatives, Ferrera parvient à enfin occire son opposant et s'excuse auprès d'un public qui le siffle mais qui se rend vite compte de sa bêtise.

Roman (Photo Anthony Maurin).

Après David De Miranda, Roman n'était pas prévu à l'affiche du jour mais, Emilio de Justo blessé et pas encore remis, le franco-espagnol était de la partie. Son premier combat est à son image, quasi jovial malgré la bravoure de son toro. Roman saluera après une faena claire et oralisée, un peu trop pour certains.

Roman (Photo Anthony Maurin).

Une oreille lui sera par contre attribuée après sa seconde prestation. Quelques spectateurs ont protesté mais sans bronca. Il faut dire que ce sixième duel commençait mal. Travaillant le bicho de loin, le maestro a mis du temps à comprendre qu'il fallait s'enfermer dans des terrains rapprochés pour le faire briller et pour se montrer.

Toñete (Photo Anthony Maurin).

Enfin, Toñete. Il a pris son doctorat dans ces arènes et revenait en terre conquise. Le public ne l'a pas oublié mais il ne raffole pas d'un toreo qui ne va pas au bout des choses. À Nîmes, on a le droit à l'erreur mais il faut tenter des coups. En ce samedi, pas d'explosion taurine, pas d'effusion artistique. Il aurait certainement pu faire un peu plus et un peu mieux mais son toro (et son lot) n'était pas le meilleur de la tarde.

Toñete (Photo Anthony Maurin).

Autre silence pour Toñete après le dernier de la course. Mêmes enjeux ratés, mêmes sensations oubliées. Après sept oppositions, la huitième était peut-être de trop sauf quand elle apporte un petit plus. Sans flamber, sans envie mais avec pourtant une certaine vaillance, le jeune n'est pas arrivé à faire quelque chose qui aurait pu changer la donne... Dommage.

Anthony Maurin

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