NÎMES EN FERIA Le nouveau Mendoza triomphe
Pablo Hermoso de Mendoza passe le témoin à son fiston. Le centaure parmi les centaures, le roi des cavaliers, ne va pas tarder à prendre une retraite bien méritée mais avant cela, il présente son fils, Guillermo, et l'accompagne dans ses débuts prometteurs. Au côté de Léa Vicens, nîmoise, les Mendoza ont connu des fortunes diverses devant une assemblée une nouvelle fois nombreuse et festive.
La corrida du lundi matin est traditionnellement celle des chevaux. L'art du rejoneo a connu plusieurs apogées mais la dernière en date est celle de l'ère Mendoza. Aujourd'hui, le père laisserait presque la place au fils mais il lui faut montrer patte blanche. Prouver qu'il mérite de reprendre le lourd flambeau familial est forcément fondamental quand on monte une dynastie.
Premier en piste, Pablo ne voudra certainement pas faire écran au petit. Peu enclin aux belles choses, le Navarrais ne crie pas, torée calmement et hormis quelques banderilles il ne réussit pas à accrocher l'attention des tendidos. Pire, il se fait toucher à de multiples reprises.
On retrouvera la même discrétion lors de son second duel qui pourtant monte en gamme. PHM sera bien là mais semble se brider alors qu'il est en train de danser avec le toro. Le paso est exceptionnel, le toreo aussi mais le public ne voudra pas en voir plus. Salut, dommage.
C'est au tour de la régionale de l'étape d'entrer en piste. Comme à son habitude la cavalerie de Léa Vicens est aux ordres et impeccable. Sa faena prendra du relief mais tombera parfois dans les abysses. De très belles choses, notamment avec deux chevaux aux farpas et aux banderilles courtes. Oreille.
Second passage, seconde oreille, nettement plus contestée par le public... Bizarre au vu de la proposition taurine que vient de faire la Nîmoise. Décriée pour avoir coupé une oreille pourtant méritée. Bizarre, vraiment. Les gradins ont certainement gardé en mémoire l'énorme tampon que la cavalière a fait prendre à son cheval contre un burladero mais plus de peur que de mal. De toute façon et en général, le public du rejon n'a pas de mémoire et oublie, quand il le souhaite, les accrochages, pas celui-là. Bizarre toujours. En tout cas, Léa Vicens n'aura pas pu pleinement profiter de sa vuelta dûment gagnée.
Enfin, Guillermo Hermoso de Mendoza a passé la vingtaine de " novilladas " mais il n'est pas encore matador de toros et c'est pour cette raison que cette corrida est une mixte. Il a beaucoup toréé depuis l'année dernière et cela se voit . N'oublions pas qu'en prime, il a hérité des valeurs et des qualités d'un père en-dehors des normes. Tenue correcte exigée, statut social et professionnel assumé, le petit fait le poids, travaille dur et poursuit la ligne tracée. Lors de sa présentation nîmoise, il aura marqué les esprits. Premier combat de haute volée, toreo pur, mais une queue certainement surévaluée. Guillermo a fait plus que le job, il a été le premier à toréer bien et dans les bons terrains ce matin. Le ganadero fait la vuelta avec lui et sa cuadrilla.
Enfin, les choses se tassent pour sa deuxième opposition. Il ne parviendra pas à mettre convenablement à mort le cornu sans pointe. Moins inspiré, moins enjoué, plus tendu, Guillermo Hermoso de Mendoza a dévoilé la verdure qu'il cachait jusqu'alors. Il lui reste du temps, tout le temps qu'il faudra mais il prendra la relève, assurément.