NÎMES Franck Proust perd son plus proche collaborateur
Aux côtés du député européen depuis six ans (un record de longévité dans le milieu…) Jérémy Rosier a démissionné de son poste d’attaché parlementaire.
Petite secousse dans la vie politique nîmoise. Il y a plusieurs jours, l’attaché parlementaire Jérémy Rosier a remis sa démission au député européen (Les Républicains) Franck Proust. Ce poste, le trentenaire l’occupait depuis six ans. « C’était son homme de confiance, il était très dévoué. Il avait même développé une relation amicale, quasi filiale avec le parlementaire », confie un Républicain.
Record de longévité
C’est durant l’intérim de Franck Proust à la mairie que les conseillers municipaux se familiarisent véritablement avec le jeune homme. « C'est un homme de dossiers qui est également apparu comme un tueur politique. On disait qu’il prenait exemple sur Jean-Albert Chièze (ex-directeur de cabinet du maire de Nîmes, NDRL) », plaisante un conseiller municipal.
Six ans de collaboration avec un élu, c’est un peu un record de longévité dans le milieu. D'ailleurs « la majorité des attachés parlementaires de Franck Proust n’ont même pas fait un an », lâche l’une de nos sources. Qu’en est-il des raisons de ce départ ? « Apparemment, c’est à cause du nouveau mode de scrutin national des Européennes : les collaborateurs seraient désormais basés uniquement à Bruxelles et plus dans les régions », avance une autre de nos sources.
D’autres sont plus critiques : « Il y avait quelques problèmes relationnels entre eux… » À un mois du scrutin, quelles seront les conséquences de ce départ sur la campagne de Franck Proust ? Jérémy Rosier, c’est également l’homme de l’ombre qui a organisé « l’immersion » du président du parti Laurent Wauquiez, en novembre. Tractage, collage d’affiches et autres meetings... Les collaborateurs sont aussi ceux qui font une élection.
Comment rebondir ?
En attendant, Jérémy Rosier cherche à rebondir. Il a bien tenté à deux reprises d'intégrer le cabinet du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. Il faut dire que des opportunités, il y en avait ! À l'approche des Municipales de 2020, certains ont préféré quitter le navire : départ de son directeur de cabinet dans les Alpes-Maritimes, de sa directrice adjointe dans le privé, et dévorant rêve de son chef de cabinet de faire le tour du monde…
« Jérémy s’est d’abord présenté au poste de directeur-adjoint, puis en tant que chef de cabinet », a-t-on appris, « seulement, il y a eu un écart entre le salaire proposé et ses prétentions. » Le bréviligne barbu se serait ensuite tourné vers la Chambre de commerce et d’industrie : « Il aurait dû rentrer comme directeur de cabinet de la CCI. Mais visiblement, ça n’a pas pu se faire en raison des problèmes entre le président Éric Giraudier et ses élus. »
Ceux qui plaident pour Rosier…
À la mairie, certains voient le départ de ce collaborateur comme une erreur : « Stratège et travailleur, il a une connaissance fine du mundillo nîmois. Il pourrait compléter les compétences du cabinet du maire. » Une équipe récemment remaniée, dans laquelle on retrouve le nouveau directeur, Olivier Berlioux, et sa directrice adjointe, Cécile Barral, qui ne sont pas issus du territoire.
À un an des élections, Jean-Paul Fournier ne semble pas séduit par l’idée. Pourquoi ? Est-ce à cause de ses impératifs budgétaires ou par le fait de s’entourer d’un ancien fidèle de Franck Proust ? En politique, la confiance n’a pas de prix.
CM
corlie.mollaret@objectifgard.com