NÎMES Les avocats du diable au cœur de l'action sociale
L'association Les Avocats du Diable est connue pour son prix littéraire Hemingway et ses résidences artistiques. Sa mission, "favoriser le développement du livre, de la littérature et de la lecture." Elle se consacre également à l'action sociale et solidaire, "pour faire appel aux fondamentaux", dixit son vice-président Jacques-Olivier Liby.
Trois actions portées exclusivement par Les Avocats du Diable pour "abolir par les mots les barrières sociales" explique Jacques-Olivier Liby. L'association bénéficie d'une renommée grandissante avec le prix Hemingway, lui permettant de créer des ateliers en faisant intervenir des intermittents du spectacle. Ainsi, une collaboration avec la Maison de l'Emploi a débuté depuis ce vendredi. L'auteur Joe Ros y dresse des portraits positifs de demandeurs d'emploi et fait taire l'inaccessibilité de l'écrivain. "Dans un département très touché par le chômage, on se dit que cela a du sens". Ces portraits seront exposés à la Maison de l'Emploi et dans un lieu emblématique de la ville, pas encore divulgué à ce jour. Un livret sera également édité.
Autre engagement des Avocats du Diable, un partenariat avec la résidence de retraite la Jolivade à Lunel-Viel. Depuis 2008, des ateliers d'écriture y sont tenues, pour graver les destins de gens souvent isolés. "Quand cela est trop difficile pour elle, nous allons directement dans leurs chambres. On s'est aussi aperçu que, bien souvent, les résidents ne se connaissent même pas entre eux. Notre but est de créer du lien" raconte Peguy Delrue-Liby. Et du lien, il s'en crée aussi lors des lectures initiée par l'association dans les TER à 1 euros en direction du Grau Du Roi. L'idée originale engagée depuis l'été dernier a rencontré son public, malgré la mauvaise presse autour de ce trajet à l'époque. "On s'est senti concerné. Nous allons développer ces lectures dans le train mais également sur la plage entre l'allé et le retour. C'est aussi la force de cette association, qui surprend par ces initiatives autant qu'elle fédère "autour du sujet le plus clivant, la tauromachie" précise Jacques-Olivier Liby.
Avec un budget de 141 000 euros par an - plus de 10 fois celui d'il y a 15 ans à sa création - les Avocats du Diable prouvent aujourd'hui plus que jamais que la littérature est au cœur du développement social.
Baptiste Manzinali