NÎMES Mosquée de la gare : la Ville accepte de vendre le bâtiment
Après une réunion de deux heures en mairie, ce matin, la Ville de Nîmes a accepté de vendre le bâtiment de 2 000 m2 à l'Association culturelle islamique. Toutefois, l'arrêté de fermeture et d'évacuation de la municipalité reste en vigueur.
C'est les larmes aux yeux que Dominique Mimoun a pénétré ce matin dans l'hôtel de ville, pour en ressortir, deux heures plus tard, le sourire aux lèvres. "Nous sommes tombés d'accord sur la vente de l'immeuble", annonce l'adjoint à la sécurité de la ville de Nîmes, Richard Tibérino, avant de serrer la main, devant objectifs et caméras, de la vice-présidente de l'Association culturelle islamique.
Depuis lundi, un bras de fer est engagé entre les fidèles de la plus vieille mosquée de Nîmes et la municipalité Les Républicains. En cause : la fermeture et l'évacuation prononcée par Jean-Paul Fournier, à quelques jours du ramadan, pour des raisons de sécurité (relire ici). Dès lors, plusieurs dizaines de pratiquants ont occupé le 8 boulevard Sergent Triaire, afin d'éviter que l'entrée de leur lieu de culte ne soit murée par les forces de l'ordre (relire ici).
Au vu de cette mobilisation, la Ville de Nîmes a reçu ce matin les responsables associatifs avant d'accepter le principe de "vendre l'intégralité du bâtiment" de 2 000 m2. Le désir de l'association depuis juillet 2015. "Il y a un peu plus d'un an, France Domaine a estimé le bâtiment à 507 000 €", informe Richard Tibérino, qui doit lancer une nouvelle expertise. Par ailleurs, la Ville s'est engagée à réaliser des travaux de sécurisation de la devanture, estimés à 150 000 €.
Un appel massif aux dons
Reste toutefois les 750 000 € nécessaires pour restaurer la charpente de l'immeuble attenante à la façade. Un coût qui est, cette fois, à la charge des acquéreurs, en plus de celui de la vente. Les responsables de la mosquée se veulent optimistes et l'assurent : "nous avons parmi nos fidèles des personnes compétentes qui pourront faire baisser la facture".
Pour l'heure, "l'Association a recueilli 90 000 €", fait état Dominique Mimoun qui compte bien "lancer un appel massif aux dons". "Tout le monde est concerné, nous sommes une mosquée ouverte, qui prône le vivre ensemble et qui a un rôle social dans le quartier", ajoute-t-elle.
Quelle solution pour le ramadan ?
Ce rebondissement est un soulagement pour les fidèles. Mais le soulagement sera-t-il de courte durée ? Si l'association parvient à trouver les fonds nécessaires, la vente ne pourra être conclue que dans plusieurs mois... En attendant, "nous maintenons l'arrêté de fermeture. (…) Nous sommes là pour protéger le maire et lui éviter d'aller en prison", lance Richard Tibérino, sachant que sans cet arrêté, le moindre incident engagera la responsabilité pénale de Jean-Paul Fournier.
Chaque jour, des constats d'huissiers sont réalisés à la demande de la mairie pour vérifier si les lieux sont toujours occupés.
Pour l'heure, selon nos informations, l'Association culturelle islamique n'a toujours pas déposé de recours contre la fermeture, ni de plainte au pénal pour mise en danger d'autrui (relire ici). L'affaire de la mosquée de Nîmes est encore loin d'être résolue.
Coralie Mollaret