NÎMES Primo-délinquants : dans les coulisses d’un rappel à l’ordre

Ce vendredi matin, la ville de Nîmes a autorisé la presse locale a assisté à un rappel à l’ordre. Pour des incivilités ou des délits mineurs, des adolescents, pour la plupart, sont convoqués en mairie plutôt que de passer devant la justice.
Depuis dix ans, lorsque le procureur de la République de Nîmes juge que les faits ne nécessitent pas de poursuites judiciaires pour des mineurs ou des jeunes majeurs primo-délinquants, la ville de Nîmes prend le relais via le rappel à l’ordre. La police municipale vient apporter la convocation au domicile de la personne concernée qui doit ensuite se rendre en mairie pour "se faire tirer les bretelles". Les mineurs sont toujours accompagnés de leurs parents. Ce dispositif mis en place pour lutter contre la récidive concerne majoritairement des primo-délinquants mineurs, coupables, d’insultes à agents, troubles du voisinage, atteinte à la propriété ou encore intrusion dans des piscines.
Partant du postulat, qu’à Nîmes plus d’un vol avec violence sur deux est commis par un mineur, la municipalité mise donc sur la prévention. Environ 60 rappels à l’ordre se déroulent chaque année, établis par Véronique Compan, procureure adjointe au tribunal judiciaire de Nîmes. Cette semaine, 29 affaires ont été traitées pour ce trimestre. Un moyen de soulager le parquet même si dans ce cas aucune sanction n’est prononcée. "C’est efficace, les jeunes convoqués on ne les revoient plus. Après il y a ceux qui ont la faculté de comprendre et d’autres on sait pertinemment que ça rentre par une oreille et ça ressort de l’autre", confie Richard Schieven, adjoint à la sécurité.
Si cela peut empêcher quelques jeunes de recommencer, c’est déjà pas mal ! D’autres ne reviennent pas aussi parce qu’ils ne se sont pas faits attraper ou parce qu’ils ont commis des délits plus graves. À chaque entretien, un compte-rendu est réalisé destiné au parquet. Cela permet également d’effectuer des signalements pour des cas particuliers et d’orienter les familles vers des dispositifs sociaux dont elles auraient besoin. Place à un cas pratique pour mieux comprendre. Accusée d’avoir participé au vol de matériels sportifs dans un container du centre d’entraînement du Nîmes Olympique à la Bastide, une fillette de 11 ans était convoquée avec ses parents.
"La prochaine fois ça risque de se passer autrement"
Face à elle, Richard Schieven, écharpe tricolore sur le torse, entourée d’Émilie, directrice de la prévention et d’une représentante du CCAS (Centre communal d’action sociale). Le lieu, le contexte, le drapeau français, tout est fait pour impressionner la personne convoquée. Pour commencer, l’élu nîmois rappelle le motif de convocation et les faits reprochés. La parole est ensuite donnée à l’enfant : "Explique-nous ta version des faits." L’échange dure en général une dizaine de minutes. "Est-ce que tu as compris que ce que tu as fait ce n’était pas correct ?", est-il demandé à la jeune fille qui répond oui en hochant la tête. Les parents s’excusent plusieurs fois pour cet acte et assurent avoir "engueulé" leur enfant en répondant à la question : "a-t-elle été punie ?".
L’entretien se conclut par le rappel à l’ordre de la part de Richard Schieven : "si tu commets des faits plus graves, tu peux être placé en garde à vue à partir de 13 ans. La prochaine fois ça risque de se passer autrement.""Ce n’est pas une enfant qui fait des bêtises, ça ne va plus se reproduire", promet le père au moment de quitter la salle. La rappelée avait également pour mission de faire passer le message à son cousin qui ne s’est pas présenté à l’audience. Une deuxième convocation lui sera signifié. S’il ne se présente pas, c’est le service des mineurs au palais de justice qui reprend l’affaire. L'entretien suivant concernait plusieurs jeunes âgés de 15 ans qui ont arraché des panneaux de signalisation et les ont accrochés dans un arbre. Chaque adolescent, tour à tour, devra répondre de cette dégradation de mobilier urbain.
Corentin Corger
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