NÎMES Robert Badinter : avocats et magistrats rendent hommage à un homme "exemplaire"
"Il a a permis de tourner une page sombre de notre justice par l'abolition de la peine de mort"
Ce mercredi 14 février à midi, un hommage national avait lieu après le décès, vendredi dernier, de Robert Badinter disparu à l'âge de 95 ans. Place Vendôme, siège du ministère de la Justice, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé l'entrée de l'ancien garde des Sceaux (1981-1986) au Panthéon aux côtés de grands personnages de la nation.
Au Palais de justice de Nîmes, une centaine d'avocats et de magistrats s'est réunie dans la salle des pas perdus pour rendre hommage à cet avocat, devenu ministre et grand partisan de l'abolition de la peine de mort en 1981. Khadija Aoudia, bâtonnière de Nîmes, a été la première à prendre la parole mettant en avant, la discrétion, les valeurs humaines et l'exemplarité de celui qui a inspiré de nombreux avocats et qui a également occupé les fonctions de sénateur et président du conseil constitutionnel.
"Il nous a enseigné que l'on ne recule pas. Aucun de ses combats menés ne l'a été sans qu'il soit confronté au rejet, à l'adversité et au péril de sa propre vie", a souligné Maître Aoudia. Parmi ses combats, celui de lutter contre toute forme de discrimination et notamment l'homophobie ainsi que l'antisémitisme pour un homme dont le papa a été déporté pendant la Seconde Guerre mondiale.
"Je retiendrais qu'il a toujours défendu l'institution judiciaire"
"Il a permis de tourner une page sombre de notre justice par l'abolition de la peine de mort", a évidemment tenu à rajouter la bâtonnière évoquant l'admiration de cet humaniste pour Victor Hugo qu'il va rejoindre au Panthéon. Premier président de la cour d'appel de Nîmes, Michel Allaix, qui a prêté serment quand Robert Badinter était ministre, retient que : "la justice à laquelle nous croyons, pour laquelle nous travaillons tous les jours, c'est une justice qui ne tue pas et qui veut être porteuse d'espoir, relever les gens."
Des prises de parole conclues par Xavier Bonhomme, procureur général de la cour d'appel de Nîmes : "malgré son engagement fort en tant qu'avocat, je retiendrais qu'il a toujours défendu l'institution judiciaire et la communauté judiciaire. C'est essentiel à une époque où cette institution, de manière totalement infondée, est critiquée." L'assistance a ensuite observé une minute de silence sous le regard de Robert Badinter représenté par deux portraits.
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