NÎMES Une enseignante consacre un cours sur David Bowie à l'université
Professeur de littérature à l'Université de Nîmes, Eléonore Antzenberger n'a pas hésité à modifier un cours sur l'histoire de l'art quelques jours après la mort de David Bowie.
"Ce préambule était une évidence, un point de départ presque flagrant de la trajectoire de ce semestre" indique l'enseignante. Le 10 janvier dernier, elle apprend la mort à 69 ans du musicien et chanteur - et bien d'autres facettes - David Bowie, des suites d'un cancer du foie. Une nouvelle qui l'attriste comme d'autres nombreux fans dans le monde entier, tant l'influence de cet artiste conceptuel, "le premier de l'histoire du rock" déclarait le directeur de TV5 Monde Yves Bigot, a dépassé les frontières de la simple pop culture. Pour Eléonore Antzerberg, l'idée était de montrer "comment un artiste au XX ème siècle peut se positionner à la pointe de la modernité, jusqu'à la fuir pour mieux la devancer."
Dans son cours dédié à l'histoire de l'art, l'enseignante s'intéressait à l'art moderne et contemporain, des années 60 à aujourd'hui. Un cadre dans lequel l'artiste originaire de Londres tient toute sa place, de ses débuts dans le Swinging London à son exil berlinois dont émerge la célèbre trilogie Low (1977), Heroes (1977) et Lodger (1979). "Au vu des enjeux de ce cours, j'ai mis l'accent sur sa relation avec le monde de l'art et de la culture à travers ses métamorphoses musicales et physiques, en insistant sur sa capacité à se nourrir et à incorporer avec un naturel, une élégance qui n'en finissent pas de me déconcerter, un peu dans la lignée d'un Warhol ou d'un Cocteau."
Bien qu'aucune suite ne sera donnée à ce cours unique, hormis un travail noté sur la base d'une citation de l'artiste, cet exercice était une façon d'inciter les élèves à poursuivre la découverte de son œuvre. "Il aurait été absurde de vouloir résumer Bowie en 1h30 de cours".
Baptiste Manzinali