OBSERVATOIRE Le Nîmois Abdallah Zekri dévoile le bilan des actes antimusulmans au 1er trimestre 2018
L’Observatoire national contre l’islamophobie vient de rendre public le bilan chiffré des actes anti-musulmans pour le 1er trimestre 2018. Un bilan inquiétant en regard de l'augmentation de 15% constatée par rapport à la même période en 2017.
En mars dernier, le président de l'entité, Abdallah Zekri, et l'avocate Nîmoise Khadija Aoudia ont eu l'occasion de rencontrer la garde des sceaux, Nicole Belloubet, pour évoquer la question. Selon les derniers chiffres communiqués ce mardi 29 mai 2018 par l’Observatoire, on relève 30 actes anti-musulmans enregistrés lors du 1er trimestre 2018 contre 26 pour l’année 2017. Dans le détail, on retrouve 11 actions et 19 menaces. Par ailleurs, on enregistre également des atteintes aux lieux de culte et cimetières. 10 lieux ont été attaqués et deux cimetières sont concernés par ces exactions.
L’Observatoire national contre l’islamophobie "s’indigne de voir que des plaintes déposées depuis plus d’un an auprès de certains parquets n’ont pas abouti à ce jour et considère qu’il y a une justice à deux vitesses."
Et Abdallah Zekri de rajouter : "Ne soyons pas dupes parce que ces actes anti-musulmans sont très souvent provoqués ou encouragés par des discours identitaires ou par des hommes politiques sur le déclin et en mal de reconnaissance médiatique qui ont trouvé dans l’Islam et les musulmans de France, leur nouveau bouc-émissaire."
Enfin, l’Observatoire National contre l’Islamophobie précise que les discriminations et l’islamophobie via la cyber-haine sont légion et toujours en forte progression. C'était d'ailleurs l'un des sujets qui a été abordé lors de la rencontre qui s'est déroulée à la fin du mois de mars dernier entre Abdallah Zekri, Khadija Aoudia et la ministre de la justice, Nicole Belloubet.
Le président de l'Observatoire a eu l'occasion de détailler pour chaque région le nombre d'actes islamophobes perpétrés durant l'année 2017. À l'issue de la rencontre, il a été convenu d'une rencontre trimestrielle afin de travailler efficacement pour lutter contre la radicalisation et pour une égalité de traitement des citoyens musulmans.
De son côté, maître Khadija Aoudia a pu "dénoncer la particulière sévérité de la politique pénale à l'endroit de jeunes radicalisés, ainsi que les atteintes aux droits et libertés fondamentaux, en raison de l'émoi qu'ont suscité les attentats dans notre pays... Tout en constatant une inégalité de traitement lorsque les victimes sont supposés ou avérés être de confession musulmane. Il est impératif d'envisager aussi une politique pénale préventive et pas exclusivement une politique pénale répressive. Condition sine qua non pour distinguer notamment les victimes de la radicalisation et leurs prédicateurs..."