OBSERVATOIRE Le Nîmois Abdallah Zekri dévoile le bilan des actes antimusulmans pour 2017
ObjectifGard a eu accès au bilan des actes antimusulmans pour la période du 1er janvier au 30 août 2017 de l'Observatoire national contre l'islamophobie. Des chiffres contrastés si l'on regarde dans le détail les actions, les menaces et la cyber-haine. Revue de détails.
51 actions contre des musulmans de France ont été enregistré par l'Observatoire national contre l'islamophobie en 2017. C'est une légère hausse de 2% pour la même période 2016 avec 50 actions. Sur ces 51 actions, 42 ont touché des lieux de culte. "Ces chiffres sont au-dessous de la réalité, car nombre de responsables de lieux de culte ou tout simplement de citoyens français de confession musulmane sont encore réticents pour se rendre dans les commissariats ou gendarmeries pour déposer plainte" indique le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, le Nîmois Abdallah Zekri.
Du côté des menaces, les chiffres sont largement orientés à la baisse. 31 menaces contre 84 pour la même période 2016, soit une diminution significative de 63,1 %. Globalement pour les 8 premiers mois 2017, on observe 82 actes antimusulmans contre 134 en 2016 pour la même période, soit 38,8 % en moins. Ces baisses s’expliquent aussi par la mise en place d’une politique de sécurisation des lieux de culte par les pouvoirs publics (telle que la vidéo de surveillance).
L’Observatoire National de lutte contre l’islamophobie est saisi par des Français de confession musulmane, de femmes et d’hommes victimes de discrimination d’origine institutionnelle (dans l’enseignement, la police, les collectivités locales, la S.N.C.F, etc…) "C’est purement et simplement du racisme et le rejet d’hommes et de femmes qui ne souhaitent qu’une chose : être respectés" rappelle Abdallah Zekri.
L'islamophobie sur Internet augmente fortement
Ce que l'on appelle la "cyber haine", notamment les courriels en chaîne, est à l’origine d’une propagation de mensonges envers les musulmans et l’Islam. "Il y a une forte inquiétude devant cette diffusion massive et invisible" indique l'Observatoire national contre l'islamophobie qui rajoute : "Ces courriels prônent la haine des musulmans, cette islamophobie vise la peur, la violence, les préjugés et la discrimination."
Devant ce fléau, il est demandé aux hommes politiques "de ne plus se taire et de s’exprimer sur la question de l’islamophobie, à la presse de dénoncer cette haine de l’autre qui porte atteinte au « vivre ensemble » et aux responsables des autres religions plus de solidarité."
"Il est vrai que nous avons assisté avant les dernières élections à une hystérie généralisée d’une certaine classe politique qui considère que les maux de la France viennent des musulmans et de l’Islam. Il n’existe pas de discrimination plus ou moins grave, car pour la victime, la discrimination est toujours synonyme de privation de dignité et d’humiliation inacceptable" souligne Abdallah Zekri.
L’Observatoire National contre l’islamophobie, tout en condamnant ces actes antimusulmans "appelle également à la condamnation, sans équivoque, des actes barbares et criminels commis par ce terrorisme aveugle qui se proclame d’un projet religieux mais qui est en totale contradiction avec les valeurs de l’Islam."