PETITE CAMARGUE Le débat intercommunal éternel n'est pas tranché
Si une idée se dégage à l'issue de l'échange intéressant et vif qui a opposé les élus de Petite Camargue lors du dernier conseil communautaire du 8 novembre, c'est que la situation évoluera forcément au sein des intercommunalités camarguaises. Mais si elle le fait, comme le périmètre des différentes intercos, ce ne sera qu’à la force des baïonnettes préfectorales. La majorité des élus de Petite Camargue se garde de toute initiative. A l’aube d’une année de transition délicate pour bien des intercommunalités, il semble urgent d’attendre.
En découvrant les nouveaux statuts communautaires (et hélas non transmis à la presse) soumis mercredi soir au vote, le sang vauverdois n’a fait qu’un tour. A la liste des nouveaux transferts de compétences Etat/intercommunalités prévus par la loi Nôtre en 2018 s’ajouterait la politique de la ville. Or, la commune de Vauvert a entamé cette année une grande opération de Renouvellement Urbain, qui doit à terme, reconfigurer le quartier Costières. « Sur ce territoire, la politique de la Ville ne concerne que Vauvert, qui a déjà signé un contrat de ville. On a du mal à imaginer confier à la CC un enjeu majeur pour nous ». De plus, le maire vauverdois a calculé que le transfert éventuel de cette compétence à la CC Petite Camargue ferait perdre pas moins de 32000 euros à son projet si cela était appliqué. « La politique de la Ville, c’est un travail important et quotidien. Je conçois très bien que ça n’excite aucunement les collègues », reprenait, taquin, le maire de Vauvert.
Une nouvelle fois, Vauvert et ses élus signifient donc leur désaccord à la politique intercommunale. Agacé par la tournure de la réunion, le président de Petite Camargue, Jean-Paul Franc fait remarquer à son collègue : « Vous préférez aller sur l’agglomération de Nîmes, ils ont de la politique de la Ville, non ? ». Ce qui eut évidemment pour effet de relancer la querelle pendant trois-quarts d'heure. Nous renvoyons nos lecteurs aux interviews des deux frères ennemis de Petite Camargue puisque la différence d’argumentation a été la même que précédemment entendu, sans nouveauté majeure.
Décision a été prise de ne pas se presser pour repousser l’adoption des statuts contestés au conseil communautaire de décembre. Le maire d’Aubord a indiqué « qu’il était plus facile de parler à 20 communes qu’à 80 », signifiant ainsi son refus de se rapprocher de Nîmes. Plusieurs élus préfèrent attendre que le Préfet leur impose un rapprochement entre intercommunalités camarguaises. Ce n’est pas à l’ordre du jour, mais gageons que certains s’en réjouiraient. Un élu de Beauvoisin a clairement exprimé sa préférence pour un débat réunissant tous les élus communautaires des différentes intercos sur cette question , plutôt que de réserver les échanges aux seuls présidents des structures. « On a intérêt à se mettre tous autour de la table avant de subir les directives du Préfet en la matière, il est opportun de réfléchir à cent élus sur cette question d’avenir » soulignait Olivier Petronio. Une suggestion de la base qui n'a pas eu l'air de susciter l'enthousiasme du côté de la majorité.
Florence Genestier