PONT-SAINT-ESPRIT La presse israélienne s’intéresse au « pain maudit »
C’était il y a près de 70 ans, mais pourtant l’affaire du « pain maudit », qui a secoué Pont-Saint-Esprit en août 1951, continue à intéresser de nombreux journalistes nationaux et internationaux.
Ainsi, après de nouvelles émissions radio ces dernières semaines sur Europe 1 et France Inter pour la France, et une équipe de tournage uruguayenne l’année dernière, c’est désormais l’un des plus grands quotidiens nationaux d’Israël qui se penche sur le « pain maudit ». Ainsi, un journaliste du quotidien Haaretz, Yonathan Jacobson, accompagné de l’auteur Ido Shaked et du photojournaliste Alberto Campi étaient à Pont-Saint-Esprit cette semaine pour rédiger un article sur cette célèbre affaire.
L’affaire, et ses conséquences : « On commence avec le pain maudit mais on ne reste pas simplement sur cet épisode, explique Yonathan Jacobson. On va le raconter, mais ce qui nous intéresse est de raconter comment la ville vit avec cette histoire aujourd’hui. Si elle a un impact ou pas dans la société d’aujourd’hui à Pont-Saint-Esprit. » Le journaliste admet tout de même avoir été séduit par le caractère mystérieux de cette affaire, jamais vraiment résolue.
La séduisante piste de la CIA, soulevée par le journaliste indépendant américain Hank P. Albarelli Jr. dans son livre A Terrible Mistake en 2009, rajoute encore à l’intérêt du journal israélien. « Ce qui m’intéresse aussi, c’est de discuter des méthodes de la CIA, même si je ne cherche pas à religieusement relier les points vers la CIA », affirme le journaliste, plus intéressé par les conséquences que par les causes du « pain maudit ». Pour l’article, il a notamment rencontré l’ancien maire de Pont Roger Castillon, un des rares témoins de l’époque qui a accepté d’en parler, et se défend de faire dans le sensationnel : « Si j’avais voulu écrire un article sensationnel, je pouvais rester à Paris et partir des livres et articles déjà écrits. Mais je trouve plus intéressant de venir sur le terrain pour enquêter sur les conséquences de cette histoire. »
Thierry ALLARD