Publié il y a 3 jours - Mise à jour le 26.03.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 656 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Nouveau collège : la mairie demande aux communes du canton de participer à l’achat du terrain

Le collège George-Ville de Pont-Saint-Esprit

- Photo d'archives Marie Meunier

Le courrier est parti en fin de semaine dernière vers les communes du canton de Pont-Saint-Esprit dont les élèves dépendent du collège George-Ville de Pont. Un courrier signé du maire du chef-lieu du canton Valère Segal, dans lequel il leur demande de participer au financement du terrain fléché pour accueillir le futur collège public.

C’est une affaire dont nous avons déjà abondamment parlé dans nos colonnes, qui connaît un nouveau rebondissement avec cette requête du maire de Pont. « Oui, j’ai fait un courrier aux maires environnants, confirme-t-il. Ils nous parlent de solidarité, donc on la met en pratique. » Car sur ce dossier, « qui est toujours pas débloqué, nous discutons avec le Conseil départemental car nous ne voulons pas tout payer », rappelle le maire, dont la commune s’était engagée du temps de Claire Lapeyronie à débourser 3,3 millions d’euros pour l’achat du terrain destiné au nouveau collège, le maire de Pont estime que ses voisins doivent aussi mettre au pot.

« Le collège est pour les enfants du canton, il y en a un tiers qui viennent d’autres communes que Pont, il serait logique qu’un tiers soit pris en charge par les autres communes, dont certains maires, notamment Claude Salau (le maire de Saint-Julien-de-Peyrolas, ndlr) se sont exprimés pour dire leur inquiétude sur le projet de nouveau collège », développe Valère Segal, qui considère que le sujet « pourrait être pris par l’Agglomération. » Car il le dit et le répète, 3,3 millions, « sans compter encore l’achat d’autres terrains pour créer les accès », précise-t-il, « c’est trop lourd pour Pont, nous sommes une commune pauvre », alors que les communes des alentours, « rapportées à leur population ont plus d’argent. » Et Valère Segal de rappeler au passage que ses voisins ont bénéficié « de l’exil fiscal » de spiripontains suite à la hausse des impôts de la fin de l’ère Baumet.

« Il faut sortir de cette spirale infernale où Pont-Saint-Esprit doit tout payer pour les autres », lance le maire de Pont, qui compte ainsi impliquer les élus voisins. « Il n’ont qu’à faire pression sur le Département s’ils veulent un collège satisfaisant pour leurs enfants », estime Valère Segal.

« Pour le moins surprenant »

De l’autre côté de la boîte aux lettres, on est pour le moins surpris. Claude Salau, le maire de Saint-Julien-de-Peyrolas, qui a récemment eu des échanges vifs avec son homologue spiripontains au sujet du départ des médecins de son village vers Pont, trouve la démarche « osée et honteuse. » Il tente un parallèle avec son école, qui accueille des élèves des communes voisines : « je me verrais mal faire payer des communes de moins de 200 habitants car je reçois 3 ou 4 de leurs élèves. » Alors il se voit mal payer pour le terrain du collège, même s’il dit devoir réunir son conseil municipal et les autres maires concernés pour en décider.

Même son de cloche pour Julie Mercier, maire du Garn, qui a elle aussi reçu la missive spiripontaine, qui attend de voir « ce que chacun en pense. » La maire de Laval-Saint-Roman Muriel Roy-Cros, elle aussi destinataire, se dit « un peu remontée » et dénonce « un manque de discussion, de communication en amont » de la part de Pont-Saint-Esprit. Elle estime aussi qu’une participation de son village est difficilement envisageable « avec un budget total de 200 à 300 000 euros. » « Tout ça me paraît pour le moins surprenant alors que c’était à Pont-Saint-Esprit de financer le terrain », s’étonne le maire d’Aiguèze, Charles Bascle. « Ça me fait sourire de voir que nous, petites communes, allons être sollicitées alors que nous n’avons pas des moyens illimités », grince-t-il. Au passage, il regrette lui aussi de ne pas « en avoir discuté avant, il n’y a pas de plan de financement, on ne sait pas qui, quand, comment. »

D’autres communes, dont Saint-Paulet-de-Caisson, celle du vice-président du Département Christophe Serre, font aussi partie des destinataires. Contacté, Christophe Serre n’avait pas retourné notre appel au moment où nous écrivions ces lignes. De son côté, Valère Segal affirme n’avoir reçu à ce stade la réponse que « d’un seul maire, qui me demande un rendez-vous. »

Thierry Allard

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