Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 10.12.2015 - coralie-mollaret - 8 min  - vu 148 fois

RÉGIONALES Fournier, Collard, Prat… Les réactions des responsables politiques gardois

Image d'illustration

Dimanche soir à l'occasion du premier tour des Régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le Front National est arrivé en tête avec 31% des suffrages. Surprise du scrutin : le PS-PRG se place en deuxième position avec 23% des voix, derrière Les Républicains-UDI à 18%.

Dans le Gard, la tendance est quasi similaire, même si l'écart entre la droite et la gauche est plus restreint : FN (40,6%) ; PS-PRG  (17,84%) et Les Républicains-UDI (17,25%).

Voici les réactions de vos responsables politiques : 

Jean-Paul Fournier, secrétaire départemental Les Républicains du Gard : "Nous prenons acte des résultats de ce soir, même si nous avons un peu mieux résisté sur Nîmes en finissant devant le Président de Région sortant. Force est de constater que le Front National connaît une poussée identique à celle qui est malheureusement constatée sur l'ensemble du  territoire national. Il est incontestable que les responsables politiques devront en tenir compte dans les semaines et les mois à venir. Nous devons restés mobilisés pour le second tour".

Gilbert Collard, député RMB (Rassemblement Bleu Marine) du Gard  : "Nous n’avons pas d’alliés mais nous avons des électeurs. Je veux au passage les remercier et leur dire tout le respect que j’ai pour eux parce que souvent, ils en souffrent. Honnêtement, je pense que les événements dramatiques qui nous ont ensanglantés ont eu un impact pour une raison de bon sens. Les mesures avancées à minima par le Président de la République correspondent exactement à ce que nous proposions et qui nous valait à l’époque de nous faire insulter".

Jean-Paul Boré, porte-parole de l'association TPNA : "Le FN obtient un score alarmant dans la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées avec plus de 30% et plus encore dans la partie Languedoc-Roussillon par rapport à 2010, quand la majorité régionale sortante chute lourdement comme dans le Gard avec un recul de 18.38% par rapport au total des voix Frêche / PS en 2010. Il en est de même pour l’alliance EELV / FDG qui perd 9.76% sur le total des deux partis en 2010 quand e FN frôle les 40%. Et à Nîmes où le taux de participation reste au niveau de 2010 alors qu’il progresse partout ailleurs, Damien Alary perd 15.68% par rapport à 2010 et EELV/FDG 10.09% quand le FN gagne près de 20% avec 33.48%. Ces résultats confirment malheureusement qu’un grand nombre d’électeurs choisit le pire en votant FN et qu’il convient de cesser de le nier. Philippe Saurel en dessous des 5% est loin des 10% qu’il visait pour cause de ne pas être passé du discours citoyen à l’acte dans les faits. Le faible résultat de C. Cavard (2.26%) en mission pour contrer la liste Onesta témoigne que les électeurs ne veulent pas de ces petits calculs "d'arrière-boutique ". Quant à Nouvelle Donne, ce nouveau parti paye une posture tournée essentiellement vers la seule opposition au pouvoir actuel. Inquiétant aussi le score de la droite républicaine LR/UDI qui cède, elle aussi, dangereusement du terrain au FN. Il ne pouvait en être autrement tant les signes avant-coureur, que les partis traditionnels refusent obstinément de prendre en compte, annonçaient cette déroute. En excluant les possibilités d’ouverture comme avait su le faire Georges Frêche et en particulier au mouvement citoyen, la majorité sortante a commis une faute considérable. Bien entendu, il y a dimanche prochain où tout doit être fait pour empêcher l’élection du FN. Pour autant rien n’est plus urgent que de s’engager à redessiner les contours de la politique pour en finir avec les clivages stériles afin qu’elle donne une image plus attrayante à la jeunesse en tout premier lieu. Entendre ce soir les leaders des partis justifier la situation en se renvoyant la responsabilité, renforce cette urgence".

Julien Devèze, conseiller régional UDI sortant : "Ce 1er tour des élections régionales illustre une fois de plus dans quelle impasse se trouve la démocratie française avec la logique majoritaire qui oppose un bloc contre un autre. Après la stérilité des affrontements Droite/Gauche, on voudrait réduire le choix des électeurs à un affrontement entre le FN et la Gauche. Les centristes appellent depuis longtemps au dépassement de ces clivages artificiels, et à la capacité de construire des projets ambitieux jugé sur l’intérêt général plus que politique de tel ou tel camp. Nous pensons que Dominique REYNIE, et le projet qu’il porte depuis le début de cette campagne, incarne cette façon novatrice de faire de la politique, et que celle-ci mérite d’être incarnée au sein de la nouvelle grande région. Plus que jamais, les électeurs démocrates et républicains doivent se mobiliser au second tour pour faire vivre la diversité politique, et à voter avec pour seule ambition de donner à notre région le président le plus à même de relever les défis qui nous attendent".

Robert Craust, maire du Grau-du-Roi et conseiller régional sortant, candidat sur la liste de Philipe Saurel : "Je sais parfaitement que chaque citoyen est libre de son intention de vote et je respecte le choix de chacun, cependant, je souhaite exprimer à titre personnel un appel à voter pour Carole DELGA au second tour des élections régionales. Comme je l’ai fait au départementale en faveur du candidat Républicain. J’espère ainsi éviter que notre nouvelle belle région tombe entre les mains de l’extrême droite. Je comprends que certains de nos concitoyens dépités et inquiets de l’avenir puissent au premier tour, se saisir d’un bulletin FN pour sanctionner. Nous avons la responsabilité de leur redonner confiance. Je demande aux trop nombreux abstentionnistes du 1er tour de ne pas rester en marge de cet épisode historique. Avec 13,77 % obtenu au Grau du Roi par Philippe SAUREL, la démonstration est faite que, même si c’est encore difficile, l’idée d’une politique autrement peut faire son chemin".

Patrice Prat, député PS du Gard : "Le Front national est en nette hausse en France et la diagonale Nord-Est/Sud-Est constitue son vivier principal de voix dans le pays. Notons que cela concerne essentiellement des anciens bassins industriels ou en déclin. La droite traditionnelle est loin de sortir renforcée de cette échéance du 1er tour. Certes, son score est supérieur à celui du Parti socialiste et de ses alliés mais, clairement, elle est en deçà de ses espérances. Preuve que le mal n'atteint pas seulement le pouvoir socialiste en place mais, bel et bien, celles et ceux qui jusqu'ici semblaient représenter une alternance possible, à droite. Le Parti socialiste et ses alliés de premier tour, résistent. Oui, la gauche UNIE peut espérer conserver des régions et empêcher le FN d'en ravir. Mais rien est gagné car les divisions d'avant premier tour restent très prégnantes dans l'esprit d'une partie de l'électorat… (…) Il faut maintenant faire gagner Carole DELGA. Elle y parviendra d'autant plus, si elle démontre que son appel, au soir du 1er tour, à changer les pratiques politiques n'est pas seulement un discours de circonstance. De même, le Gard rhodanien, dont je suis le Parlementaire, peut apporter une nette contribution à ce succès. Je connais tant et tant de ses concitoyens, de gauche et de droite, si respectables et si dévoués mais combien déçus des agissements de nos camps respectifs. Je suis, moi-même, souvent irrité par l'esprit de système (par ses travers) qui bouche l'horizon des meilleures volontés. Et pourtant toutes ces intelligences seraient si utiles à notre pays pour combattre les inégalités, les injustices et rendre prospères, notre économie et nos territoires. Pour parvenir à gagner, Catherine EYSSERIC, dont chacun connaît l'honnêteté et l'investissement sincère pour son territoire, doit être notre représentante dans la future grande Région. C'est un maillon solide et je sais ses valeurs républicaines chevillées au corps. Je lance donc un appel à notre tête de liste aux élections régionales pour que ce souhait soit exaucé. Il en va de la réussite future du camp des démocrates et des gens de progrès dans ce bassin de vie".

Françoise Dumas, députée PS du Gard : "Je souhaite rappeler les circonstances qui prévalent à cette élection. Ce premier tour s’est joué dans une situation inédite : inédite quant à sa nouvelle configuration :   2 régions, 13 départements, 3 millions d’habitants ; inédite quant à sa date, décembre et à quelques jours des attentats ; inédite pour la 5ème république :  qui voit le bipartisme glisser vers une tripolarisation de la vie politique. Sur un plan local, malgré la poursuite de la poussée du FN, je me réjouis que Carole DELGA et le PS arrivent en seconde position. Ce soir, plus que jamais, un seul objectif m’anime, celui de faire en sorte que toutes forces de gauche puissent se rassembler derrière Carole Delga".

Jean-Louis Delecourt, président d’honneur du MRC du GARD : "La participation insuffisante pour ces élections régionales démontre que le mot d’ordre «  résister, c’est voter « n’est pas ou plus partagé par la moitié des français. Promouvoir les valeurs républicaines et les conditions du vivre ensemble ne semble pas compris par des concitoyens  (30% des votants) abusés par une aventure politique familiale fondée sur la négation de la France  et de ses idéaux. Plus la France semble aller mal (chômage, terrorisme,..) , plus la famille Le Pen se réjouit et prospère ! Une mobilisation citoyenne est nécessaire pour permettre à Damien ALARY de mieux défendre les atouts du Languedoc Roussillon dans la future grande région et de donner au Gard a place qu’il mérite dans celle-ci. Nous lançons un appel à tous les gardois qui constatent que la France conserve ses atouts, avec un secteur public qui mobilise 57% du PIB – dont 32% pour le système social - , un gouvernement qui se bat pour l’avenir de la planète (COP 21) et la  défense de la démocratie dans le Monde (notamment autour de Méditerranée),  pour qu’ils votent le 13 décembre 2015 pour la liste de la gauche rassemblée conduite par Carole DELGA  (avec les amis de J.P.Chevenement et de F.Hollande, accompagnés des communistes, des écologistes, et des républicains de progrès. La Nation a besoin de tous pour faire vivre la République ! ".

Liste Le Bien Commun : "Danger! Oui, notre démocratie est en danger ! Car regarder de près les programmes de l’extrême droite française, c’est y trouver explicitement la xénophobie, le racisme, l'apologie d'un monde où les individus ne seraient pas égaux entre eux, le clientélisme, le repli sur soi nationaliste, la censure.... Ce n'est pas un fantasme qui se satisferait de commentaires de salon, c’est une réalité. Comment autant de personnes peuvent-elles se faire berner ? Sont-elles naïves, ou réellement convaincues ? Bien sûr qu’il faut apporter des réponses concrètes à la hauteur de ce fléau, mais les personnes abstentionnistes, formant ensemble le véritable premier parti de France, ne peuvent se dédouaner de leurs responsabilités. Oui, il faut refondre la démocratie pour mieux associer, intégrer ceux qui se sentent aujourd’hui à la marge, oui il faut revoir le fonctionnement et les idéologies de partis étriqués, aux propositions parfois contradictoires entre discours et pratiques, oui nous devons ouvrir de nouveaux chantiers politiques pour reconstruire la gauche sur des bases loyales, transparentes, avec celles et ceux pour lesquels elle est censée agir et qui dans certains quartiers de nos villes se sont abstenus pour près de 75% d’entre eux. Notre liste « Le Bien Commun » avait cet objectif, et nous poursuivrons en ce sens. Notre initiative vise à ouvrir ce chantier, une coopérative politique, citoyenne, ouverte, non dogmatique, avec la volonté d’agir, non pas de dire « pour » mais de faire « avec ». 35 000 électrices et électeurs nous ont fait confiance, nous les en remercions sincèrement, car le contexte était difficile et nous avons eu peu d’espace et de moyens pour nous faire entendre. Nous les invitons à nous rejoindre, à nourrir ce mouvement de leurs expertises et leurs actions du quotidien. Bien entendu nous aurions souhaité une adhésion plus forte, dès le départ, mais nous savons où nous allons et pas à pas nous poursuivrons ce chemin pour une démocratie vivante et riche de sa diversité. C’est par la coopération, le dialogue, la proximité, et avec le courage d’affronter dogmes et lobbies que nous progresserons. En attendant, dimanche prochain, nous appelons à voter pour la liste de gauche qualifiée pour le second tour, tout en lui rappelant que notre devoir est de co-construire les politiques publiques de façon à renouer une confiance indispensable envers l’action collective".
Coralie Mollaret

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