RÉGIONALES Voter : plus qu'un droit, "un devoir" pour les électeurs gardois
540 000 Gardois sont appelés aux urnes, ce dimanche, pour le premier tour des Régionales. Dans un contexte inédit, les votants se réjouissent de leur droit, qu'ils considèrent avant tout comme un devoir.
Les Régionales des 6 et 13 décembre sont en de nombreux points inédites. C'est d'abord la première fois que les citoyens sont appelés à se prononcer en décembre, les scrutins ayant traditionnellement lieu au printemps. Cette particularité a été actée par le législateur pour coller au calendrier de la réforme territoriale (loi NOTRe). Au 1er janvier 2016, le nombre de régions passera de 22 à 13, le Languedoc-Roussillon faisant corps avec Midi-Pyrénées.
Pour les 538 537 électeurs gardois, ce scrutin est le dernier avant la Présidentielle de 2017. Bon nombre d'observateurs s'appuyant sur de récents sondages prédisent une déroute de la gauche qui, jusque-là, détenait 21 des 22 régions. Par ailleurs, comme aux municipales, la poussée Front National donne au parti l'espoir de remporter une à deux régions… Au grand dam des Républicains-UDI qui aspirent à reconquérir le pouvoir et retrouver son rang d'alternative à la gauche.
Philippe : "le Front récupère l'actualité, je ne pense pas que ça dure…".
Ce matin, devant l'hôtel de ville d'Alès, plusieurs électeurs venant tout juste d'accomplir leur geste citoyen discutent. Nicolas, 20 ans, originaire de Tamaris a "envie que la Région change de bord, que l'on connaisse l'alternance". Quant à la sempiternelle question du vote, le jeune homme estime que "c'est important d'aller voter puisque nos ainés se sont battus pour ce droit. Nous devons l'exercer pour le respect de leur mémoire". Quelques mètres plus loin, Tony, 38 ans, est quasiment du même avis, à une différence près : "il faut faire son devoir de citoyen. Si cela ne tenait qu'à moi, je rendrais le vote obligatoire". Simone, la soixantaine passée, assure quant à elle que "le vote reste le seul moyen de faire changer les choses dans notre démocratie. C'est un moyen de nous exprimer".
À Nîmes, dans un bureau de vote de Grézan, Philippe est plus loquace. Le trentenaire brosse la journée parfaite. "Je viens voter parce qu'il le faut. Ensuite, je rentre chez moi et je prépare le repas de ce soir, on va faire un pot-au-feu. C'est pour dire que les élections ne me font ni peur ni rêver ! En ce moment les politiques s'agitent parce que le FN monte dans les sondages. Mais c'est normal, après les attentats, le Front récupère l'actualité, je ne pense pas que ça dure…".
Aline : "je fais confiance aux personnes"
Du côté de Courbessac, Aline, avoue : "je ne savais même pas que le scrutin était à la proportionnelle ! C'est fou ! Je suis venue voter, comme toujours mais honnêtement je n'ai pas lu les programmes. A mon âge, je vote par convictions donc je fais confiance aux personnes avant de connaître leur programme. Mais je suis très étonnée de voir que c'est à la proportionnelle, je ne comprends pas pourquoi personne n'en parle!".
Anthony Maurin et Coralie Mollaret