SAMEDI TOROS Un symposium taurin qui fait le bilan de la saison
À la Fédération de Sociétés Taurines de France, le Corps des Présidents et Assesseurs (ou Alguazils) de Corridas s'est réuni fin octobre à Nailloux pour y tenir son septième symposium national.
Vous l'avez compris, c'est la fin de saison et on commence à tirer des bilans. Plus ou moins réjouissants et plus ou moins bien sentis, certains offrent tout de même un peu de visibilité. C'est un des terribles enjeux quand on parle de corrida, les trophées.
Une oreille, deux appendices, deux pavillons blancs assortis à un troisième qui offre le rabo. Un mouchoir bleu pour la vuelta al ruedo à titre posthume ? Un autre orange pour gracier l'animal ? Les présidences des corridas doivent observer une certaine rigueur dans le comportement du spectacle qu'ils président mais aussi dans la tenue de leurs observations. Ils suivent même une charte.
Ce symposium annuel organisé par le CPAC a rassemblé une quarantaine de participants venue de toute la France taurine. Naturellement, l'actualité (réelle) n'est pas forte mais les premier chiffres globaux sont tombés.
43 villes taurines
Du mois de mars au mois d’octobre dernier s'est déroulée une centaine de courses (hors portugaises) également réparties entre l’une et l’autre régions et intéressant 43 villes taurines. La présentation des principales
données met en évidence une relative stabilité du nombre de spectacles, 60 corridas, 33 novilladas.
C'est en soi une chose à noter, il n'y a pas de chute du nombre de corrida malgré le lobbying forcené pratiqué par les anti-tout. La part prépondérante des arènes de première catégorie a de quoi faire peur mais elles sont les seules à avoir de vrais moyens pour organiser la moitié des courses.
Plus facile chez nous !
Petit tacle des amis " auto émis ", il est vraisemblablement plus facile d'obtenir des trophées dans les arènes de 1ère catégorie notamment du Sud-Est qu'ailleurs mais c'est peut-être aussi parce que les toreros qui y toréent s'arriment tout particulièrement. Qui sait ? Non... même pas ! On est juste plus généreux, moins regardant et moins connaisseurs du règlement taurin en vigueur.
Enfin, cette situation est antinomique aux pratiques des plazas ibériques où l’attribution des trophées est plus stricte dans les arènes de première catégorie et plus débonnaire dans les ruedos de troisième catégorie.
Pour en finir, le CPAC se félicite surtout de la présence de ses membres dans les diverses présidences de cette
temporada car ils ont assuré la direction de 45 courses. Ce chiffre traduit une évolution largement positive par rapport à l’année précédente pour l'association qui voit un recentrage de ses forces vives au service de la fiesta brava.
Et la pique alors ?
On peut affirmer que peu à peu s’imposent l’image de sérieux et l’attachement à l’éthique taurine qui caractérisent les socios du CPAC. Bientôt la fin des présidence à géométrie variable ? À quand un palco unique à Nîmes en feria pour éviter les trophées inégaux d'une course à l'autres ?
Autre débat, bien connaître le tiers de piques avec Aurélia Bonijol, en qualité de représentante de la cuadra éponyme mais également au titre d’alguazil. L’éleveur Jean-Luc Couturier, assisté de Julien Aubert, conseiller en génétique et de Gabin Rehabi, picador, étaient aussi de la partie tout comme Jean-François Coste, représentant l'Association Des Aficionados Cérétans.
Après un exposé précis des divers aspects du tierco de piques par André Roques, responsable du CPAC, l'auditoire a pu entrevoir comment il se déroule dans les règles de l'art sans omettre la réalité telle que la décrivent deux études réalisées par des vétérinaires espagnols.
La discussion très nourrie entre les quatre invités et l’assistance a été riche de remarques et de propositions destinées à rendre plus passionnant encore ce tiers. Jean-Luc Couturier et Julien Aubert considèrent le comportement face au cheval comme le critère essentiel de sélection, pour la bravoure.
Aurélia Bonijol a quant à elle souligné combien le poids et la morphologie du cheval doivent être adaptés au taureau affronté. Gabin Rehabi a donné des précisions sur sa technique en affirmant que " Ce sont la main gauche et la jambe gauche qui piquent ". Jean-François Coste a confirmé l'attachement de L'Association Des Aficionados Cérétans aux encastes minoritaires et à l’importance que tiennent les piques aux yeux des organisateurs cérétans. Ce qui est ressorti de cette rencontre est que l'assemblée aimerait une meilleure identification des acteurs de la suerte de varas avec la mention des noms du picador et du cheval.