VILLENEUVE L’Abbaye St-André s’ouvre au mécénat pour se refaire une beauté
L’Abbaye St-André, c’est sans doute la plus belle vue et le plus beau jardin de Villeneuve, c’est aussi un Monument Historique qui a besoin de travaux pour retrouver son lustre d’antan.
Gustave et Marie Viennet, descendants de Gustave Fayet, qui a acheté l’Abbaye du XVIIIe il y a un siècle, s’ouvrent aujourd’hui au mécénat pour faire face aux coûts importants du programme de travaux engagé pour le monument.
Quinze ans de travaux et un million d’euros
Un monument que Gustave et Marie Viennet ont repris en 2013 et entrepris de faire revivre, via une programmation culturelle dense, comprenant notamment six expositions par an. Une politique gagnante, puisque l’Abbaye a triplé le nombre de ses visiteurs en trois ans, et vise les 30 000 visiteurs cette année. Seulement, l’état de l’Abbaye oblige aujourd’hui le couple à lancer les grands travaux. « On a commencé par réaliser tous les plans de l’abbaye », souligne Marie Viennet, les originaux ayant été perdus. Un diagnostic patrimonial a été réalisé, qui a abouti à « un phasage de travaux sur quinze ans, pour un million d’euros », poursuit Marie Viennet.
Un montant important, qui sonne comme un appel à la mobilisation. Alors Gustave et Marie Viennet lancent leur premier projet de mécénat, avec pour l’inaugurer la rénovation du toit de l’accueil de l’abbaye. Un toit réalisé en pierres de taille, recouvert de tuiles dans les années 1950. Sauf qu’aujourd’hui, ce toit fuit, et provoque rien de moins que l’affaissement d’une des voûtes de l’édifice. « Il s’agit de travaux d’urgence », affirme l’architecte Federico Russo, qui supervise les travaux. Au delà de l’urgence de mettre le bâtiment hors d’eau et de consolider la voûte, « ces travaux seront une occasion de faire renaître le toit d’origine de 150 mètres carrés, avec la corniche sculptée et les sept gargouilles en pierre », précise Dorothée Burdin, en charge du projet de mécénat de l’abbaye. Des gargouilles et une corniche qui ont aujourd’hui bien triste figure, et qui renaîtront en pierre de Pondres. Cette première phase, conduite par le cabinet d’architectes Daedalus, basé à Montpellier, coûtera pas moins de 130 000 euros.
Le montant est financé à 50 % par la Direction régionale des affaires culturelles Occitanie, à 15 % sur les fonds propres de l’abbaye et donc à 35 % par le mécénat, via l’association Demeure Historique, une association de sauvegarde du patrimoine, garante de l’intérêt général du projet. C’est cette association qui collectera l’intégralité des fonds issus du mécénat et les versera aux entreprises engagées sur le chantier.
« Un dispositif gagnant-gagnant »
Et pour convaincre les particuliers et les entreprises de s’engager pour la sauvegarde de ce patrimoine incontournable de Villeneuve, l’abbaye dispose de solides arguments. « On met en place un dispositif gagnant-gagnant avec des contreparties, présente Dorothée Burdin. En fonction du niveau de don, le mécène aura une carte d’abonnement au site, des invitations aux vernissages, aux avant-premières ou encore à des apéritifs VIP. » Le tout sans compter la fameuse déduction fiscale de 66 % du montant du don et l’entrée dans le Cercle Casarie, qui regroupera tous les bienfaiteurs de l’abbaye.
Côté entreprises, la déduction fiscale est de 60 %, et l’abbaye propose des prestations inédites, comme l’organisation d’événements de prestige dans ses murs ou ses jardins. L’entreprise la Miroiterie Avignonnaise, qui a participé à la toute première action de mécénat de l’abbaye en 2015 pour un montant d’un peu plus de 7 000 euros, a ainsi pu organiser la fête de ses quarante ans dans les jardins de l’abbaye.
Pour faciliter l’acte de don, l’abbaye amis en place une borne informatique dédiée à l’accueil. Pour l’heure, les débuts sont prometteurs : lancée en septembre à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, l’opération en était mercredi soir à 16 % de financement, soit 7 140 euros récoltés sur l’objectif de 45 500 euros.
Un démarrage encourageant, alors que les travaux « ne vont pas tarder à commencer, annonce Gustave Viennet. L’abbaye ferme fin octobre, et on aura quatre mois pour faire les travaux avant la réouverture. »
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Thierry ALLARD