VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON Le Parti socialiste sensibilise aux violences faites aux femmes
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, la section cantonale du Parti socialiste de Villeneuve a choisi de parler du sujet sensible des violences faites aux femmes, et de rappeler les outils déjà en place pour lutter contre ce fléau.
Un fléau « encore aggravé par le confinement », rappelle le secrétaire de la section, Philippe Douaire, qui note également que le PS est « très attaché à la parité », votée en 2000 sous Lionel Jospin. Sur la question des violences, le secrétaire de la section cantonale dénonce « une inégalité diffuse d’accès à l’information », chez les femmes victimes de ces faits.
Alors pour y remédier, le parti politique a décidé « de faire un recensement qui donnera lieu à un document unique » listant les différents dispositifs et coordonnées, explique Véronique, militante à la section PS de Villeneuve et juriste engagée sur la question des femmes victimes de violences depuis des années.
Ce document, réalisé au niveau du PS départemental, doit sortir « avant l’été », avance-t-elle. En attendant, la section cantonale profite du 8 mars pour rappeler dès aujourd’hui les dispositifs existants. Car il y a urgence : « Sur le premier confinement, on a recensé une hausse de 42 % des violences conjugales au niveau national », souligne la militante, et ce dans toutes les catégories sociales.
À ces faits s’ajoutent « une tendance au repli sur elles-mêmes, la honte, la peur des conséquences, la difficulté à déposer plainte », poursuit-elle. Et localement, le PS dénonce « l’absence de foyer d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes » et le fait que « le commissariat de police ne dispose pas d’une assistante sociale rémunérée par la municipalité, et n’ouvre que quelques heures par jour », souligne la militante.
Plusieurs dispositifs déjà en place
Or, des dispositifs existent, et « ils correspondent à quelques avancées », estime Véronique, même si « nous sommes encore loin de l’Espagne, qui a fait une grande loi il y a une dizaine d’années, a mis un milliard, et créé des effectifs et une justice spécialisée. » Reste que ces dispositifs, déjà opérationnels en France, sont souvent méconnus.
On y retrouve la pré-plainte en ligne, « qui permet de ne pas subir l’attente auprès des forces de l’ordre », commente la militante. On y retrouve aussi l’ordonnance de protection, qui ne nécessite pas de dépôt de plainte. « Elle est demandée par simple courrier au juge des affaires familiales », précise Véronique, et permet d’éloigner le conjoint ou l’ex violent rapidement. « Il y a eu une évolution récente pour raccourcir les délais, aujourd’hui on peut obtenir une ordonnance en quinze jours à un mois, contre six mois avant », précise-t-elle.
Des lieux et téléphones utiles existent aussi. Côté lieux, le Centre d’information des droits des femmes et de la famille (CIDFF) et le Planning familial sont à disposition, notamment pour aider à solliciter une ordonnance de protection. Côté téléphones, citons le 39 19, la ligne Violences femmes info, anonyme et gratuite, et le 114, qui permet de joindre la police par un simple SMS. Voilà qui est rappelé, car, comme le souligne Véronique, « l’information c’est le pouvoir. »
Thierry ALLARD