Publié il y a 3 jours - Mise à jour le 28.03.2025 - Thierry Allard - 2 min  - vu 284 fois

AVIGNON La partie détruite du pont Saint-Bénezet annexée par le royaume d’Elgaland-Vargaland

Jeudi, lors de l'annexion de la partie détruite du pont d'Avignon par Elgaland-Vargaland

- Thierry Allard

C’est un royaume dont le territoire s’étend dans le monde entier, dans les interstices, les frontières, les espaces numériques ou encore les rêves, et qui procède régulièrement à des annexions. Ce royaume, c’est Elgaland-Vargaland, un projet d'art conceptuel créé en 1992 par les artistes suédois Leif Elggren et Carl-Michael von Hausswolff.

Ce jeudi, à l'invitation des Compagnons des Côtes du Rhône, Elgaland-Vargaland a donc procédé à une nouvelle annexion, en présence de Carl-Michael von Hausswolff, un des rois d’Elgaland-Vargaland, et de l'École d’art suédoise du Mont-Cotton, basée à Bagnols : celle de la partie détruite du pont Saint-Bénezet, le pont d’Avignon, partie qui aboutissait à Villeneuve.

Ainsi, « le pont est de nouveau entier », estime le roi d’Elgaland-Vargaland, qui invite à « regarder ce qui n’existe pas », ou plus, en l’occurence, en rappelant que « le territoire d’Elgaland-Vargaland est seulement dans votre cerveau. » Après la passerelle de Carmignan, à Bagnols, la partie détruite du pont d’Avignon est le deuxième pont annexé dans le coin par le royaume imaginaire. « Le pont est un symbole, un objet métaphorique », rajoute Carl-Michael von Hausswolff, et cette annexion « créé un autre pont entre Elgaland-Vargaland et les Compagnons des Côtes du Rhône », estime le président des Compagnons David Bérard.

Le président des Compagnons David Bérard, le roi d'Elgaland-Vargaland Carl-Michael von Hausswolff et la directrice de l'école du Mont-Cotton Helena Schmidt-Bourges • Thierry Allard

« Ce royaume imaginaire nous a beaucoup plu car on adore rêver et créer des projets culturels », reprend-il, et le fait que « les Suédois adorent les Côtes du Rhône », glisse-t-il, ne gâche rien. Un projet culturel car au-delà d’intégrer le pont d’Avignon dans le Royaume, les élèves de l’école du Mont-Cotton ont aussi travaillé le sujet. « Les étudiants sont venus et ont fait des relevés à la fois du pont qu'on voit et du pont invisible, pour créer un pont en son », présente la directrice de l'école Helena Schmidt-Bourges. Quatre créations sonores, d’une durée équivalente à celle estimée de la traversée à pied du pont entier, en sont issues, et vont être mises en ligne.

C’est à l’issue d’une cérémonie que la partie détruite du pont d’Avignon a donc officiellement intégré le royaume d’Elgaland-Vargaland, et dans le même temps ce vaste projet artistique qui invite à réfléchir à la question des frontières et de l’imaginaire, dans une démarche pacifiste. Ainsi, le roi d’Elgaland-Vargaland l’affirme : « si la France décide un jour de reconstruire le pont, Elgaland-Vargaland se désistera et lui laissera sa partie. »

Thierry Allard

Culture

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio