ÉDITORIAL Médiathèque Marc-Bernard : circulez y'a rien à voir !
La bibliothèque, si précieuse dans ce quartier populaire, va déménager à quelques centaines de mètres dans un nouvel espace totalement refait à neuf.
Un million d'euros à la poubelle ? Sur les centaines de millions d'euros du programme de renouvellement urbain de Nîmes, cela représente quoi ? Une goutte d'eau diront certains. La réalité implacable de la situation de Pissevin ne permet plus de s'embarrasser des détails. Lundi dernier, en réunion, la ville de Nîmes a tranché. Malgré le coût de réhabilitation de la médiathèque Marc-Bernard voilà quelques années, sa fermeture depuis près d'un an en raison des trafics de drogue ne peut rester en l'état. Aussi, le maire de Nîmes, après l'exposition des arguments par Christophe Madalle, son directeur général des services, a validé le projet. La bibliothèque, si précieuse dans ce quartier populaire, va déménager à quelques centaines de mètres dans un nouvel espace totalement refait à neuf. Après la démolition de la galerie Richard-Wagner, dont les premiers coups de pioche démarrent dans quelques semaines. En linéaire, en bas de bâtiment, la médiathèque s'installera dans trois bonnes années sur 1 800 mètres carrées. Elle aura un nouveau voisin : une salle de boxe qui fait le plein toute l'année. La Poste, pressentie pour venir aussi à cet endroit, a décliné les propositions. Les services postaux préférant s'installer en hauteur dans le nouvel écrin imaginé par les bâtisseurs GGL. Mais toujours dans le quartier. Quelques interrogations demeurent. D'abord, qu'est-ce que cela va changer fondamentalement pour les agents de cet espace culturel ? Qui peut dire aujourd'hui qu'un déménagement de quelques centaines de mètres arrêtera définitivement les trafics de drogue ? Enfin, Sophie Roulle, l'adjointe à la Culture, s'était engagée à proposer une alternative il y a plusieurs mois après la fermeture en urgence. Doit-on comprendre que les fidèles de cette bibliothèque devront attendre trois ans de plus ? Imaginons si le Carré d'Art fermait subitement. Faudrait-il attendre presque quatre longues années avant de le rouvrir ? Enfin, les habitants ont-ils été consultés sur les nouvelles dispositions imaginées dans le secret d'une salle municipale ? Certainement pas. Mais on le sait bien, certains élus connaissent mieux que tout le monde la bonne recette...