Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 14.10.2022 - thierry-allard - 2 min  - vu 456 fois

GRAND AVIGNON Avec « D’un matin de printemps », Emilio Calcagno joue avec les codes de la danse

Le chorégraphe et directeur du Ballet de l'Opéra du Grand Avignon Emilio Calcagno (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le chorégraphe Emilio Calcagno, directeur du Ballet de l’Opéra du Grand Avignon, proposera les 29 et 30 octobre « D’un matin de printemps », nouvelle production de l’Opéra. 

Emilio Calcagno aime prendre des risques, refuse le confort. Ce fut le cas l’année dernière avec la création de « Storm » dès son arrivée à la tête du Ballet, « une création presque à l’aveugle », dit-il. Un succès : le spectacle à la scénographie originale, la scène et les danseurs étant balayés par un grand ventilateur, a fonctionné et va être joué en Italie puis à Paris, au Cent Quatre, dans les prochaines semaines et les prochains mois, puis à la Scala Provence lors du prochain Festival d’Avignon Off. 

Pour cette nouvelle saison, « le fil conducteur c’est la musique », avance le chorégraphe. C’est le cas pour la création de cette année, « D’un matin de printemps », avec côté musiques du Debussy, Fauré, Satie, Ravel, Messiaen et Lilli Boulanger, une des rares compositrices du XIXe siècle qui donne son titre au spectacle. « Ce sont des musiques auxquelles je ne me serais peut-être pas frotté si je n’étais pas à l’opéra », commente-t-il. Et ces compositeurs classiques, interprétés par l’Ensemble Ouest, seront reliés par la musique électronique de Matteo Franceschini. 

« On passe d’une musique à l’autre », avance le chorégraphe, qui le revendique : « ça m’amuse de jouer avec ces codes. » Les codes de la musique, mais aussi ceux de la danse, entre classique et contemporain. Un spectacle conçu comme des tableaux « dont chacun suggère quelque chose, il faut se laisser emporter », affirme-t-il. Abstrait ? « Pas tant que ça », estime Emilio Calcagno, qui toutefois affirme que « le spectateur n’a pas besoin de toutes mes clés, je ne suis personne pour lui imposer ça. » 

Après les grands ventilateurs, place cette fois à un miroir de douze mètres qui doit « donner l’impression parfois d’avoir deux fois plus de danseurs sur scène », avance le chorégraphe, qui a truffé sa nouvelle création de références à la danse contemporaine des années 1980, « une danse saccadée faite de ce qu’on considère aujourd’hui comme des clichés, avec un côté kitsch, voulu, que Matteo Franceschini a aussi travaillé dans sa musique. » Une création montée avec un Ballet largement renouvelé, comptant sept nouveaux danseurs sur quatorze. 

« D’un matin de printemps », création 2022 du Ballet de l’Opéra du Grand Avignon, chorégraphe Emilio Calcagno, le samedi 29 octobre à 20 heures et le dimanche 30 octobre à 16 heures à l’Opéra du Grand Avignon. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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