L’INTERVIEW Le rappeur Nemausis : “La cité des Antonin a beaucoup inspiré mon rap”
Nemausis est rappeur-auteur-interprète-compositeur nîmois. Le 12 septembre dernier, il a sorti son deuxième EP nommé « Alpha Vol.II ». Inspiré par la Grèce et la Rome antique, l’artiste revient sur son parcours.
Objectif Gard : Comment avez-vous commencé le rap ?
Nemausis : J’ai commencé à prendre le rap au sérieux après une rupture amoureuse, j’avais 20 ans. Ça me faisait du bien. J'arrivais à retranscrire des choses personnelles qui parlaient à d’autres. J’ai vu qu’en termes d’écriture, de rythme et de mélodie, je n'étais pas mauvais. Alors, je me suis dit que je devais creuser. Ma musique est un mélange de rythme et de poésie. J’aime l’égo trip, c’est ce qui m’a fait aimer le rap. Ce style me motive.
Quel est votre univers musical et artistique ?
Je suis 100 % Nîmois donc la cité des Antonin m’a beaucoup inspiré. Je suis aussi passionné par la Rome et la Grèce antique alors, j'en ai fait mon univers. Puis, je rappe le fait que je rappe, c’est une mise en abyme. J’écris sur le parcours pour atteindre mes rêves. Je rappe aussi des thèmes un peu plus tristes, notamment sur le manque de confiance en soi, le jugement et le regard des autres. Nemausis a plusieurs facettes. D’un côté, il y a le gladiateur avec son armure qui va envoyer du gros rap, et de l’autre il va aborder des thèmes plus sombres et mélancoliques.
Quel est votre parcours musical ?
J’ai commencé à aller chercher des prods déjà toutes faites sur YouTube, puis je posais dessus. Je me suis cherché musicalement, j’ai beaucoup écrit pour ensuite affiner mes textes. Après mes études de droit, j’ai quitté le cocon familial pour vivre seul au Grau-du-Roi. Puis, j’ai trouvé un travail pour financer mes projets. J’ai commencé à enregistrer dans un studio à Montpellier, mais ce n’était pas très bien. Par hasard, un stagiaire qui travaillait avec moi, m’a conseillé un ingénieur son, Lucas Egensperger. Début 2022, j’avais un projet de 12 titres de prêt.
Pourtant, vous avez sorti votre premier projet l’année d'après, pourquoi ?
Juste avant de le sortir, je rencontre un homme qui m’explique qu’il connait plein de monde sur Paris et qu’il peut me faire signer en label. J’étais comme un gosse. C’était une réelle opportunité, donc j’ai préféré attendre. Le problème, c'est qu’il avait trop de projets, donc il n’avait pas le temps de s’occuper de moi… il ne s’est rien passé pendant un an. Avec du recul, j’aurais dû être plus entreprenant. Finalement, en janvier 2023, j’ai sorti mon premier titre, sans rien dire à personne. Et en juin, j’ai sorti mon premier EP composé de cinq titres.
Votre deuxième EP est sorti le 12 septembre dernier. Comment s’est passée la réalisation ?
Pour ce projet, je suis dans cette idée de motivation, détermination, volonté et courage. Ce sont les cinq valeurs que je souhaite transmettre. Ce que j’aime faire, c’est rattacher un élément de ma vie et en faire une métaphore. Par exemple avec Big Win, c’est l’histoire de mon addiction pour les jeux d’argent, dont je suis sorti. Il y a le parallèle entre l'addict qui va risquer de tout perdre pour un gain et moi qui ai décidé d’arrêter mes études et de me mettre dans la musique. J’ai travaillé avec les mêmes personnes qu’à mes débuts, Lucas Egensperger à l'ingénierie son et Simon Nazet à la vidéo.
Le clip qui est sorti en même temps que votre second projet, a été tourné dans les arènes de Nîmes. Racontez-nous votre expérience.
J’étais obligé de passer par là, c’était vraiment un objectif de tourner dans les arènes. Les droits, je les ai au talent. (Rire) J’avais déjà fait un shooting et on ne m’avait rien demandé. Puis cette fois, le responsable m’a autorisé. J’étais en costume de gladiateur. C’était drôle car j’étais l’attraction des arènes. Les enfants venaient me voir, ils étaient émerveillés. C’était un super moment parce que je me suis reconnu en eux. C’était une vraie transmission de passion.
Comment voyez-vous la suite ?
J’ai envie de faire des scènes et développer un public. Je vais continuer à produire et faire des projets de plus en plus qualitatifs. Et je souhaite réaliser mes rêves. Mes objectifs dans la musique, ce serait de pouvoir en vivre. Remplir une salle comme Paloma, j'en rêve. Je souhaite aussi tourner des clips en Égypte ou en Grèce, ce serait une réalisation incroyable.