Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 21.06.2024 - Marie Meunier - 2 min  - vu 160 fois

UZÈS Guillaume Barborini veut tisser des liens entre les gens, la ville et le monde

Guillaume Barborini invite les visiteurs à participer au tissage collectif le soir, ou simplement à discuter. 

- photo Marie Meunier

Chaque année, la Communauté de communes Pays d'Uzès (CCPU) accueille des artistes en résidence pendant plusieurs semaines au sein de la chapelle de la médiathèque d'Uzès. Jusqu'au 30 juin, c'est Guillaume Barborini qui occupe les lieux. Il est parti de l'expression "tisser des liens" comme base de son projet. 

Sur le carrelage de la chapelle, un tissage en fil de lin semble grignoter l'espace. D'un fil unique, les brins sont séparés en deux encore et encore, maillant une véritable toile, inspirée du réseau racinaire des arbres et du mycélium. Ce travail méticuleux est entièrement réalisé à la main par Guillaume Barborini. L'artiste de Metz, diplômé de l'École d'art supérieur de Lorraine, a été sélectionné pour passer plusieurs semaines en résidence à la médiathèque d'Uzès. Le soir, du mardi au vendredi, il ouvre son atelier éphémère aux visiteurs qui souhaiteraient tisser avec lui ou juste discuter de leur ville. 

Quand il est arrivé à Uzès, début juin, Guillaume Barborini avait en tête l'expression courante "tisser des liens". Que va-t-il en faire ? Son projet se dessine petit à petit même s'il n'est pas arrêté. L'artiste suit une direction mais refuse de se mettre des œillères. Tout ce qui arrive, il faut l'accueillir. Comme ce nid d'hirondelles à l'entrée de la chapelle qui interpelle tant le public et qui aura sûrement sa place dans l'œuvre finale. Ou comme ces femmes qui viennent chanter sous les voûtes de ce lieu à l'acoustique particulière. 

Bientôt un audioguide d'Uzès ?

Tous les jours, telle Pénélope, Guillaume Barborini défiloche, retisse, entortille ce fil. Loin de vouloir ruser pour éviter un choix qu'il ne peut se résoudre à prendre, l'artiste voit ce geste simple comme un moment où il est disponible pour créer des liens avec les autres. Les gens lui parlent d'Uzès, de ses monuments, de ses rues. L'artiste prend des notes et essaie de trouver comment une partie de récit peut raisonner avec un autre moment, un autre bâtiment à l'autre bout du monde. Afin de connecter Uzès au reste de la Terre. Vous l'avez compris, Guillaume Barborini veut filer la métaphore du lien jusqu'au bout. Il a pour projet de générer à partir des témoignages qu'il recueille un audioguide, avec une cartographie numérique. Chaque parole sera reliée à un lieu, situé sur une carte que les visiteurs pourront explorer en plusieurs chapitres. 

Uzès se prête particulièrement à ce travail autour du fil et du lien, avec son passé marqué par les filatures. Guillaume Barborini aimerait partager ses recherches avec les enfants du Pays d'Uzès. Durant la deuxième partie de sa résidence, il se rendra dans les écoles et tentera de créer un protocole de création entre différentes classes. "Le but est de prendre au sérieux l'imaginaire des élèves. Ce qu'une école énonce, va s'achever dans un autre établissement. Comme un passage de relais. Je veux essayer de faire comprendre aux élèves des formes artistiques moins connues, des performances...", explique-t-il. Il ne sait pas encore où sera restitué son travail, étant donné que la médiathèque d'Uzès va fermer plusieurs mois pour travaux. Peut-être que la fissure, la rupture du lien seront intégrées au rendu final pour faire écho à cet évènement ? Rien n'est figé dans ce tressage aux multiples passages du fil aux personnes, des personnes à la ville, de la ville au monde. 

La première partie de résidence de Guillaume Barborini a débuté le 3 juin et se terminera le 30 juin. Il invite le public au tressage collectif du mardi au vendredi de 17h30 à 20h, dans la chapelle de la médiathèque d'Uzès (entrée rue Port Royal). 

Marie Meunier

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