UZÈS La fresque végétale luxuriante de Salomé Fauc investit la chapelle de la médiathèque
La Chapelle de la médiathèque a l’habitude, depuis 2017, d’être le théâtre d’expression d’artistes en résidence. Cette fois, c’est au tour de la jeune artiste Salomé Fauc, 28 ans, d’y proposer une composition murale impressionnante et sensible.
Originaire de Paris, Salomé Fauc ne connaissait pas Uzès avant de faire acte de candidature à la résidence artistique de la Communauté de communes du Pays d’Uzès, soutenue par la DRAC, la Région et le Département. À son arrivée dans la cité ducale, l’artiste s’imprègne des lieux, promène et tombe sous le charme de la promenade Racine. « J’ai beaucoup aimé ce lieu, il m’a inspirée », commente-t-elle.
Habituée des motifs végétaux, elle tient son déclic. Car l’artiste ne part pas en résidence avec des idées préconçues et cherche l’inspiration sur place. Ici sa seule consigne est « d’investir le lieu. » Elle va la prendre au pied de la lettre : « je me suis dit que pour l’investir, j’allais développer mes dessins sur les murs, ce que je ne peux pas faire chez moi. »
Salomé Fauc se met au travail à l’encre de Chine « et pour la première fois au fusain, pour apporter un côté mat », le tout appliqué au doigt, elle qui privilégie d’ordinaire le pinceau, « dans une idée corporelle, physique. » Conformément à sa méthode habituelle en revanche, l’artiste n’a pas travaillé avec un dessin préparatoire, et a donc composé directement sur les murs. « Certains projettent les dessins avant de peindre, pour moi ça casse l’idée de performance, d’expérience », dit-elle.
Salomé Fauc recherche le foisonnement, la multitude de détails. C’est une réussite : l’entrée dans la modeste chapelle de la médiathèque fait son petit effet, et la visite de cette même chapelle, entièrement ornée y compris dans les coins, immerge le visiteur dans l’univers de l’artiste, dans une forêt d’encre et de fusain bien plus accueillante qu’inquiétante.
Et encore, Salomé Fauc aurait aimé, si elle avait eu plus que les trois semaines non-stop qu’elle a passé en résidence, s’occuper aussi du haut des murs et des plafonds de la chapelle. Ce ne sera pas le cas, et son oeuvre est d’ores et déjà vouée à disparaître à l’issue de l’exposition, le 31 juillet. Un côté éphémère qui ne la « dérange absolument pas. J’aime bien l’idée que ça a existé. » Pour l’instant ça existe, et ce jusqu’au 31 juillet donc, à la chapelle de la médiathèque d’Uzès. Entrée libre (et vivement conseillée).
Thierry ALLARD