VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON Aux Rencontres d’été de la Chartreuse, « le théâtre permet de lire l’actualité »
Les 49e Rencontres d’été de la Chartreuse de Villeneuve se sont ouvertes ce vendredi. Au programme : théâtre, lectures, colloque et expositions, pour un événement qui se veut en phase avec son époque.
Même si les Rencontres sont « bientôt cinquantenaires, l’élan se poursuit avec la même dynamique », affirme le président de la Chartreuse Pierre Morel. L’événement se veut toujours « dédié aux auteurs, aux écritures, à la création », souligne Marianne Clévy, la directrice de la Chartreuse, qui pilote ses premières vraies Rencontres cet été.
Avec une patte, « tournée vers l’actualité », note Pierre Morel. Ce faisant, « nous voulons souligner par plusieurs des manifestations à quel point le théâtre permet de lire, de vivre l’actualité, c’est un révélateur, la vérité d’un temps », ajoute-t-il. De l’actualité, et du positionnement : les Rencontres proposent du 20 au 23 juillet « De l’urgence de l’hospitalité », un cycle de rencontres et de lectures théâtrales donnant la parole autant à des sommités comme la philosophe et académicienne Barbara Cassin et l’historien Georges Nivat, qu’à des auteurs ukrainiens, russes ou encore syriens.
« Ça dit l’esprit dans lequel nous essayons de suivre l’actualité ici », note Pierre Morel avant de souligner le côté partenarial de l’événement, dans lequel le Festival d’Avignon, le festival Villeneuve en scène, la Maison Antoine-Vitez ou encore la Bibliothèque nationale de France sont parties prenantes. Hors de l’actualité, le temps fort de cette édition sera la pièce « La mastication des morts », jouée du 21 au 26 juillet (relâche le 24) de Patrick Kermann, mise en scène par Joël Fesel et Solange Oswald du Groupe Merci. Une pièce créée à la Chartreuse il y a 23 ans, qui a connu une belle vie scénique, et qui vient désormais y mourir.
« Nous recevons la fin de vie du spectacle », se réjouit Marianne Clévy. « On s’est demandé comment arrêter cette oeuvre, et nous sommes très contents que ce soit ici », ajoute le metteur en scène Joël Fesel. Et pour fêter ça au mieux, le spectacle au titre évocateur est accompagné d’une exposition de photos de Luc Jennepin, « Ci-je gis ! », où des gisants volontaires sont photographiés en costumes mortuaires.
« C’est une forme d’extension du spectacle, avec humour », ajoute Joël Fesel qui, comme avec « La mastication des morts », interroge notre rapport à notre propre finitude, mais avec légèreté.
Le programme complet des Rencontres d’été de la Chartreuse de Villeneuve, qui se tiennent jusqu’au 26 juillet, est à retrouver ici.
Thierry ALLARD