"C'est un travail de longue haleine pour l'équipe du festival. Chaque année, il faut se renouveler tout en gardant l'âme de Villeneuve en scène. Un défi pour satisfaire tous les publics", souligne la maire de Villeneuve-lez-Avignon, Pascale Bories. Un défi d'autant plus grand lorsque l'on sait qu'au même moment, de l'autre côté du Rhône, la grosse machine du festival d'Avignon capte énormément de monde. Mais le "Jardin d'Avignon", comme on le surnomme, parvient à tirer son épingle du jeu avec une programmation à la fois "riche, variée et de qualité".

La reconnaissance de Villeneuve en scène est encore plus marquée cette année grâce à une collaboration avec le festival IN. La plaine de l'Abbaye accueillera le spectacle itinérant inédit du IN pour une date unique le 19 juillet, à 20h. Il s'agit de "Une ombre vorace" de Mariano Pensotti, qui retrace l'ascension d'un alpiniste en fin de carrière. Autre évènement qui assoit un peu plus la légitimité de Villeneuve en scène dans le paysage professionnel de l'itinérance artistique : la tenue les 8, 9 et 10 juillet de la première édition française des États généraux des itinérances artistiques. "Il y a sept lieux d'étape en France qui ont été choisis, mais un seul dans le sud. C'est Villeneuve-lez-Avignon", se réjouit Savine Demarquette-Marchat, adjointe à la Culture. 

"Il y aura des moments sensibles, poétiques, de rire, d'intelligence et de fulgurance"

Pour ce qui est de la programmation, Brice Albernhe, le directeur artistique du festival, a imaginé trois grands thèmes, avec des spectacles à voir en famille, des créations plus pointues et hybrides, et de la danse. "On va parler de liens, de transmission, de comment habiter l'espace dans cette programmation. Il y aura des moments sensibles, poétiques, de rire, d'intelligence et de fulgurance", projette Brice Albernhe.

Parmi les spectacles à voir cet été, en famille, le public peut cocher la proposition des Tréteaux de France, "Le Royaume de Kensuké" inspiré d'un roman du britannique Michael Morpugo et narrant l'histoire d'un jeune garçon qui échoue sur une île après une tempête en mer, et va y faire la rencontre inoubliable d'un vieux monsieur. À noter aussi "Adventice", un opéra jeune public à l'intérieur d'un bus mélangeant musique classique et intelligence artificielle. Ou encore "L'arrière-pays" de la compagnie Les Trois points de suspension, qui aborde les différents âges de la vie, avec des adultes qui parlent avec des voix d'enfants. Sans oublier "Bluff !" qui réunit une dizaine de comédiens qui déroulent toute une mise en scène autour d'une installation particulièrement instable. 

Des spectacles plus contemporains

Au rayon des spectacles plus contemporains, on a "AmalgameS" de la compagnie Singulière, une grande formation de circassiens qui questionne notre rapport paradoxal à l'ordre et à la sécurité. Productions Bis mettra sur la table un énorme dilemme qui traverse l'esprit d'un petit garçon : soutenir le PSG ou l'Olympique de Marseille. Ce n'est qu'une porte d'entrée pour parler de l'amour filial entre un père et son fils, et un peu critiquer le foot moderne, c'est vrai. On plonge dans un tout autre univers avec "La motivation", un solo humoristique et caustique où Alice, chargée de communication, se retrouve à endosser un costume de lapin blanc, remplaçant la mascotte officielle absente ce jour-là. 

La compagnie La Lie proposera "À table, Marcello", à ceux qui souhaitent s'attabler autour d'un moment féministe et barré, en format cabaret, et parlant de la répartition des tâches ménagères au sein du couple. Pourquoi pas. La Chartreuse, qui est partenaire du festival Villeneuve en scène, accueillera dans ses murs "Home/land" du Begat theater qui interroge ce qu'est l'habité et comment on recompose son espace intime après un déménagement. 

La danse aura aussi une bonne place dans cette édition, avec "Snatch !", un condensé d'énergie qui met en chorégraphie le passage à vide qu'ont vécu certains artistes durant la période post-covid et comment ils ont rebondi. Dans le cloître de la collégiale, sera joué "Piano Rubato" avec un piano-bateau mouvant et monumental de 5m de haut, tanguant au gré des respirations de la danseuse. Autre format qui s'annonce très aérien avec là encore une structure monumentale : "Lévitation" qui suit le quotidien de l'homme chauve-souris, de la préparation à l'ascension jusqu'à la chute. Pour finir, les spectateurs sont invités dans la maison à ciel ouvert de la compagnie Volubilis, pour observer le quotidien de ceux qui y habitent. "Habiter n'est pas dormir" se tiendra en plein air, à l'école Montolivet. 

Plus de renseignements sur la programmation, détails, horaires et tarifs à retrouver sur le site Internet de Villeneuve en scène en cliquant ici.