OCCITANIE Les chefs d’entreprises se portent plutôt bien
Les dirigeants d’Occitanie sont en bonne santé en dépit d’un suivi médical en deçà de la moyenne nationale. 5 % d’entre eux confient être ou avoir été touchés par un cancer.
Au printemps 2024, la Fondation d’entreprise MMA des entrepreneurs du futur et Bpifrance Le Lab ont interrogé les dirigeants de TPE/PME et ETI de la région Occitanie sur leur forme physique et psychologique. Avec 93 % des décideurs en bonne forme physique, cette région affiche parmi les meilleurs indicateurs concernant la santé physique des dirigeants. Pour autant, ce bilan positif ne doit pas faire oublier des signaux préoccupants : seulement 24 % des dirigeants d’Occitanie effectuent un suivi médical préventif, taux le plus bas, toutes régions confondues.
« Depuis bientôt 10 ans, la Fondation des Entrepreneurs du Futur interroge les femmes et les hommes dirigeants d’entreprises sur leur perception de leur état de santé et comment ils s’approprient la gestion de leur santé. Bonne nouvelle, 93 % de nos sondés de région Occitanie se disent aujourd’hui en bonne forme physique et leur forme psychologique se stabilise à 75 %. Des taux qui ne doivent pas faire oublier les défis du quotidien de nos dirigeants : l’équilibre vie pro/perso reste un vrai challenge et il reste encore difficile pour nos décideurs d’instaurer un suivi régulier chez leur médecin », explique Sylvie Bonello, déléguée générale de la Fondation MMA Entrepreneurs du futur.
Les dirigeants d’Occitanie se distinguent par une meilleure forme physique que leurs voisins. Ils sont donc 93 % à se déclarer en bonne santé, deux points derrière la Normandie, région en tête avec 95 % des dirigeants en bonne forme (contre une moyenne nationale de 90 %). 41 % des dirigeants d’Occitanie déclarent même être en très bonne santé. Côté santé mentale, les indicateurs sont un peu moins bons. 75 % des dirigeants d’Occitanie indiquent une bonne forme psychologique, à un point de la moyenne nationale (76 %). L’écart entre la forme physique et psychologique déclarée par les dirigeants est donc particulièrement important dans cette région (18 points).
Signe d’une forme de rapport paradoxal à leur santé physique, les décideurs d’Occitanie, affichant pourtant une bonne forme physique, sont nombreux à faire part de leurs maux et 68 % déclarent ressentir des troubles et douleurs contre une moyenne nationale de 71 %.
Outre le mal de dos, évoqué par 43 % des sondés (quatre points de moins que la moyenne nationale), les troubles du sommeil touchent 37 % des dirigeants. Les douleurs articulaires viennent compléter le trio de tête, atteignant 36 % des dirigeants. Concernant leur équilibre personnel, les dirigeants d’Occitanie sont encore 39 % à rencontrer des difficultés pour concilier vie professionnelle et vie personnelle (contre 37 % au niveau national). Les dirigeants d’Occitanie accordent moins de temps à leur suivi médical que leurs homologues des autres régions : 67 % des chefs d’entreprise déclarent se rendre chez le médecin uniquement lorsqu’ils rencontrent des problèmes de santé, soit 4 points au-dessus de la moyenne nationale.
24 % affirment faire des checkups réguliers préventifs à divers niveaux (santé générale, dents, vision...). C’est le taux le plus bas, toutes régions confondues (moyenne nationale de 27 %). Conformément à la moyenne nationale, 10 % indiquent ne jamais se rendre chez le médecin. Ces données peuvent être mises en relation avec un rapport à la maladie longue parfois impensé : 66 % des chefs d’entreprise d'Occitanie ne craignent pas d’être un jour atteint d’une maladie longue (63 % au national).
S’ils sont 81 % à avoir instauré des pratiques de prévention santé au quotidien (sport, hygiène de vie…), ils ne sont que 51 % à avoir pris des dispositions de prévoyance pour être couvert, accompagné dans le cas de la survenue d’une maladie grave et invalidante. 18 % des décideurs interrogés ont réfléchi à un plan d’action (personne de confiance identifiée, réflexion sur l’aménagement de l’organisation). À noter enfin qu’ils sont 53 % à estimer qu’ils envisageraient de se faire remplacer partiellement ou totalement si un grave problème de santé devait arriver.
Pour Christine Patoux Gavaudan, psychologue du travail et chargée de mission Caire 13 : « Le sentiment de ne pas rentrer dans les cases est subjectif mais correspond à un vécu difficile. En parallèle du parcours de soin et dans un état de santé physique et mentale dégradé, les démarches administratives pour maintenir l'entreprise et les revenus se révèlent particulièrement lourdes pour les dirigeants. S'ajoutent à cela des complexités administratives, des interlocuteurs multiples ou encore la non-attribution de certaines aides sur lesquelles ils pensaient pouvoir s’appuyer. »
Le cancer est la première maladie citée par les dirigeants (35 %), suivie des maladies chroniques telles que le diabète, les MICI et la sclérose en plaque (25 %) et des maladies cardio-vasculaires (13 %). La maladie longue concerne davantage les plus de 65 ans (12 %) et les dirigeants d’entreprises d’un à cinq salariés (5 %).
Cette étude fut réalisée par Occurrence pour la Fondation MMA des Entrepreneurs du futur et Bpifrance le Lab auprès d’un échantillon de 1 500 chefs d’entreprises, directeurs, gérants de TPE, PME et ETI (1 à 4 999 salariés). L’échantillon a été interrogé du 14 février au 26 mars 2024 par téléphone. La représentativité de l’échantillon est assurée sur la base de quotas représentatifs des entreprises de 1+ salariés en termes de secteur, taille, dispersion géographique.