Publié il y a 3 h - Mise à jour le 17.03.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 61 fois

BAGNOLS/CÈZE L’Inspection académique, au cœur des projets pédagogiques des écoles

L'équipe de l'Inspection académique de Bagnols

- Thierry Allard

C’est une institution méconnue du grand public, mais qui joue un rôle capital dans les projets pédagogiques des écoles : implantée tout à côté de l’école Jules-Ferry, à Bagnols, l’Inspection académique de cette circonscription de 33 communes du Gard rhodanien accompagne les enseignants au quotidien.

Elle est conduite par l’inspectrice de l’Éducation nationale Christine Pretceille, en poste depuis treize ans. À ses côtés, trois conseillères pédagogiques se partagent les thèmes : mathématiques, français et langues vivantes, culture, prévention des risques ou encore EPS, et une secrétaire gère notamment les remplacements.

Les conseillères pédagogiques vont « accompagner les enseignants lorsqu’ils veulent se lancer dans des projets pédagogiques, apporter des conseils pédagogiques, didactiques, ce que nous visons, c’est élever le niveau des élèves », explique Véronique Guiraud, conseillère pédagogique en charge de la prévention, de la culture et des maternelles. Sur la culture, les projets visent « une ouverture, aller voir des lieux culturels, des artistes », explique-t-elle. Des projets autour de la lecture, comme à l’école Jules-Ferry de Bagnols, sont aussi menés.

« Nous avons des projets en cours d’écriture à Carsan, Bagnols ou Laudun-l’Ardoise », rajoute-elle. Et sur la prévention, les thématiques du harcèlement scolaire ou du respect du principe de laïcité sont traitées. Avec une méthode : « nous partons du besoin des élèves, et chaque école va faire un projet qui lui est propre, ce qui permet aux équipes d’être engagées, de créer une dynamique positive », avance Véronique Guiraud.

L’Inspection est aussi chargée de l’application des plans décidés au niveau du ministère sur le Français et les mathématiques. « Ce que met en place le ministère, c’est nous qui l’impulsons, nous formons et expliquons », résume l’inspectrice Christine Pretceille. Ainsi, les professeurs des écoles reçoivent chaque année 18 heures de formation, « avec trois visites sur le terrain, pour être au plus près des enseignants et de leurs problématiques », explique Gwenaël Thauvin, conseillère pédagogique référent sur le Français et les langues vivantes. Puis des thématiques, choisies par les enseignants dans le cadre de ces plans, sont ensuite travaillées, avec l’accompagnement de l’Inspection.

Idem sur les mathématiques, où la thématique choisie a été la résolution de problèmes. « Nous nous basons sur leurs problématiques, puis nous allons tester », avance Florie Roullet, chargée du plan mathématiques et de l’EPS. Par exemple, « mercredi, j’ai travaillé avec des écoles maternelles sur la résolution de problèmes avec des jeux de société comme support », présente-elle. L’Inspection est aussi impliquée dans une recherche-action sur la mathématisation de problèmes concrets en vidéo, pour aider les élèves à progresser. « Nous partons du constat des études nationales et internationales qui font remonter un besoin dans les résolutions de problèmes », commente Christine Pretceille. Et sur l’EPS, « nous répondons aux questions des enseignants et accompagnons les projets, notamment sur la natation », rajoute-elle.

L’Inspection accompagne aussi les professeurs débutants et tous les autres dans l’application des nouveaux programmes scolaires, mais aussi sur l’école inclusive. Le numérique fait aussi partie de ses missions, avec au sein de l’Inspection l’enseignant référent des usages du numérique, Gaël Bégaud.

L’IA s’invite à l’école

Son rôle est d’accompagner les enseignants dans leur usage du numérique à l’école, notamment sur l’intelligence artificielle, qui commence à être utilisée. « L’usage de l’IA adaptative est préconisé et soutenu par le ministère », affirme-t-il. L’IA adaptative, et pas créative, car « il faut que l’enfant passe par l’étape de création », indique l’enseignant, qui est aussi professeur des écoles à Saint-André-d’Olérargues. L’IA générative est réservée aux professeurs, « pour produire des outils et des contenus, notamment des dictées adaptées aux enfants dyslexiques », avance-t-il. Le secteur d’Alès est un territoire d’expérimentation sur ce point. L’enseignement sur le numérique et l’IA sert aussi, en éducation aux médias et à l’information, « à apprendre à déceler les images générées par l’IA et les deep-fakes », rajoute Gaël Bégaud.

L’Inspection conduit aussi deux projets Erasmus à destination du personnel enseignant comme non-enseignant des écoles. Le premier, qui se tiendra en avril à Malte, a pour but de former le personnel en anglais et d’améliorer la prise en charge des élèves « dys », et le second, en juillet à Dublin, a pour but de contribuer à la formation en anglais et au développement durable. Un travail de coopération avec des formateurs et enseignants italiens, roumains, croates et espagnols sur le thème de l’utilisation de l’anglais dans les autres matières, comme par exemple le calcul mental, et de l’inclusion se tiendra dans le Gard en octobre prochain.

Autant d’actions qui visent à rehausser le niveau des élèves : « la paupérisation des publics se voit dans les baisses de résultats à Bagnols et Pont-Saint-Esprit », constate Christine Pretceille, qui refuse d’y voir une fatalité.

En chiffres

La circonscription de Bagnols regroupe 33 communes, 49 écoles publiques et 5 écoles privées primaires. Elle compte 6 450 élèves dans les écoles publiques et 880 dans les écoles privées.

Thierry Allard

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