GARD Quelles évolutions pour la rentrée scolaire 2023 ?
À l'issue d'une réunion organisée à Nîmes, en présence de plusieurs élus du territoire ainsi que des représentants de l'association des maires ruraux du Gard, la rectrice d'académie de Montpellier, Sophie Béjean, accompagnée de Philippe Maheu, directeur académique du Gard, a présenté les évolutions pour la rentrée scolaire 2023 dans le premier et le second degré.
Si les personnels de l'enseignement public faisaient entendre leur colère, hier devant les portes de l'inspection académique, concernant la réforme des retraites, ce n'est pas leur seule inquiètude. "Nous savons déjà que nous allons perdre une petite dizaine de postes d'enseignants à la rentrée prochaine", s'alarmait Yannick, délégué syndical de la Snudi-FO 30. Huit en réalité dans le premier degré - et ce malgré l'obtention de 17 emplois supplémentaires pour l'académie de Montpellier - qui seront redirigés vers les Pyrénées-Orientales et l'Hérault, comme l'a expliqué Sophie Béjean à l'issue de la réunion de préparation de la rentrée 2023, en présence des élus du territoire.
L'argument avancé : la baisse démographique scolaire dans le premier degré. "Le Gard perd huit postes d'enseignants, mais surtout 600 élèves. Une baisse qu’il faut placer dans une vision pluriannuelle. Entre 2017 et 2023, la baisse d’effectifs s’élève à 3 200 élèves, pour autant le Gard a bénéficié de 129 postes supplémentaires sur la même période", indique la rectrice. Cette dernière a assuré tenir le cap des priorités fixées, "c’est-à-dire poursuivre les dédoublements de classe, les classes à 24, l’école inclusive. Et puis de par le travail sur la carte scolaire - elle sera présentée le 14 février prochain, NDLR - préserver du mieux possible les territoires ruraux, tout en étant équitable avec les écoles et les communes qui ont besoin d’ouvrir des classes."
Nouvelle carte scolaire
Convoqués le vendredi 3 février, en conseil social d'administration - spécial départemental pour traiter de la carte scolaire, les représentants des organisations syndicales de l'enseignement public avaient quitté leur chaise au beau milieu de la séance. Ils pointaient alors du doigt le Dasen et son refus de communiquer sur les ouvertures et fermetures de classes envisagées pour la rentrée 2023. Un nouveau CSA-SD aura lieu ce vendredi 10 février, avant le conseil départemental de l'Éducation nationale fixé au mardi suivant.
En ce qui concerne le second degré, l'académie bénéficiera de 90 postes en équivalent temps plein pour l'enseignement, "à la fois pour ouvrir de nouvelles formations, accompagner les montées d’effectifs dans certains établissements, financer l’heure et demie de Mathématiques en abondant la Dotation horaire globale, ouvrir des dispositifs Ulis pour l’école inclusive." À la rentrée 2023, neuf unités localisées pour l'inclusion scolaire supplémentaires seront ouvertes dans le second degré, ainsi que deux dispositifs d'autorégulation (DAR) dans l'Hérault et le Gard.
Outre les moyens, la rectrice de l'académie de Montpellier est revenue sur les nouveautés pour 2023 et notamment la création d'une heure hebdomadaire de renforcement en Français ou en Mathématiques pour les élèves de sixième ainsi que la généralisation du dispositif de Devoirs faits. "J’ai installé la semaine dernière, un conseil académique des savoirs fondamentaux pour regarder plus finement ce qui est fait dans chacun des territoires, avoir une politique de soutien aux professeurs et préparer des projets pédagogiques pour les classes de sixième avec les chefs d’établissement", a-t-elle ajouté.
Côté lycées, on passe donc à la généralisation de l'heure et demie de Mathématiques dans le tronc commun du lycée général. Autre perspective, la réforme de la voie professionnelle en cours. La concertation portée par la ministre déléguée en charge de la Formation professionnelle, Carole Grandjean, doit se poursuivre dans les prochaines semaines. Parmi ses objectifs : valoriser l’enseignement professionnelle, lutter contre le décrochage.
Un recrutement plus anticipé
L'académie de Montpellier fait le plein sur les concours de l'enseignement, d'après la rectrice Sophie Béjean. "La politique de recrutement sera plus anticipée et s’inscrira dans la durée", souligne-t-elle. C'est-à-dire que la phase de recrutement sera lancée dès les mois de juin-juillet. Des contrats à trois ans au lieu d’un an actuellement, seront proposés aux enseignants de la voie professionnelle. Sophie Béjean poursuit : "Le budget de l’Éducation nationale est en hausse de 5,6 %, et cette hausse est, entre autres, dédiée à la revalorisation de la rémunération des personnels et des enseignants, notamment des néo-enseignants, jeunes recrutés par concours, qui démarreront à 2 000 € net par mois. »