L'IMAGE DU JOUR L'école de Saint-Jean-du-Pin cadenassée par des parents d'élèves en colère
Ce jeudi 16 février, 48 heures après l'officialisation de la suppression d'une classe, l'école de Saint-Jean-du-Pin fait l'objet d'un blocage par l'association des parents d'élèves (APE), soutenue par la maire de la commune et le corps enseignant.
Elles avaient annoncé la couleur ! Mobilisées ce mardi 14 février au matin alors que planer la menace d'une fermeture de classe à l'école de Saint-Jean-du-Pin (relire ici), les mamans, membres du bureau de l'association des parents d'élèves, ont durci le ton ce jeudi 16 février. Car depuis, le conseil départemental de l'Éducation nationale (CDEN) a livré son verdict officialisant la fermeture d'une classe.
Ainsi, au petit matin ce jeudi, les membres les plus actifs de l'APE ont posé des chaînes et des cadenas sur les différentes portes d'entrée de l'école publique du village, empêchant les 130 élèves de se rendre dans leur salle de classe. La plupart de ces derniers ont passé la journée à jouer dans la cour de l'école sous un beau soleil, tandis que certains ont été récupérés par leurs parents.
En début d'après-midi, Julie Lopez-Dubreuil, téléphone en main, venait tout juste de raccrocher. Au bout du fil, l'inspectrice d'académie, soucieuse de la "sécurité des élèves", avait été rassurée par la maire de Saint-Jean-du-Pin, laquelle soutient la démarche des contestataires. "Les écoles des communes rurales ont autant de difficultés que dans les écoles urbaines, donc je pense qu'il est important de préserver la qualité de l'enseignement partout en France", faisait valoir l'élue au micro d'Objectif Gard (notre vidéo).
Le durcissement du blocage, qui relevait davantage de la symbolique mardi 14 février puisque les élèves avaient fini par regagner les salles de cours, ne faisait pas l'unanimité ce jeudi matin auprès du corps enseignant. Mais certaines enseignantes, d'abord inquiètes, ont fini par approuver le mouvement. Tout comme la majorité des enfants qui, à en croire Julie Baillou, présidente de l'APE, ont spontanément réalisé des dessins bardés de messages revendicatifs (nos photos).
"On voulait taper fort et je crois qu'on a réussi. Et demain ça sera la même chose !", annonce la mère de famille, qui réclame le retrait pur et simple de la mesure de suppression de classe, alors que se profilent les vacances d'hiver pour la zone C. Et Julie Baillou de conclure, en s'adressant aux potentiels réfractaires au blocage : "Rater deux jours d'école, si ça peut sauver une classe, c'est le minimum qu'on peut faire."