Dans la nuit du 27 au 28 décembre 2021, un étudiant en médecine dort dans sa voiture sur un parking de Beaucaire. Ce jeune homme, pompier volontaire, souhaite faire carrière chez les soldats du feu et les études de médecine ont une signification pour lui. C'est une véritable porte d'entrée pour endosser définitivement et de manière professionnelle l'uniforme.

Cette nuit-là, alors qu'il n'a pas les moyens de louer une chambre, il voit débouler près de son véhicule un trio. Un individu s'approche et casse son rétroviseur. La situation dégénère. Il se défend, prend une bombe lacrymgène et asperge un de ses vis-à-vis. Il quitte les lieux au volant de son véhicule, mais là "vous allez décider de prendre le volant à votre tour et de poursuivre la victime pour en découdre", résume le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jérôme Reynes. "La course-poursuite va durer près de 15 minutes, à aucun moment un de vous trois ne va décider d'arrêter", complète le magistrat. De la zone commerciale de Beaucaire jusqu'à Manduel, le code de la route n'a plus de signification pour la victime pourchassée par ses agresseurs.

Un lynchage à trois contre un

À Manduel, l'étudiant est bloqué dans un chemin. Va commencer pour lui "un lynchage", selon le procureur Jean Luc Vasserot. "Il est frappé, mais il se relève, donc il en prend encore plus. Il s'agit d'animaux déchaînés, une meute déchainée, avec une seule victime isolée", poursuit le magistrat du parquet. "J'ai l'impression de voir un reportage sur des animaux qui chassent une proie", ajoute le vice-procureur. 

"Cette nuit d'hiver, la seule chose qui va le sauver, c'est l'épaisseur de ses vêtements. En été, en petite chemise, il serait mort", estime le conseil de la victime, maître Ludivine Glories. Car son client a également été frappé à coups de démonte-pneu et de deux coups de couteau... Un à la cuisse et l'autre au niveau du sternum. Un jeune homme laissé inanimé dans le fossé et qui a fait face ce jeudi 17 novembre 2022 à ses agresseurs. 

Trois hommes, dont deux ont avoué avoir participé à cette soirée, qui sont défendus par Maître Nadia El Bouroumi, Me Baptiste Scherrer et Philippe Ramon. 

Ils ont écopé de 5 ans de prison dont une année avec un sursis probatoire pour l'un et 5 ans de prison dont deux ans de sursis probatoire pour les autres. Ils sont tous en détention pour ces violences extrêmes et gratuites.