Sans être un délinquant chevronné, Stéphane a commis, jusqu'à ses 30 ans, plusieurs petits délits qui lui ont valu cinq mentions sur son casier judiciaire, notamment pour vol ou consommation de stupéfiant. Mais le 7 mars 2012, sa vie a basculé...

-           J'ai été un délinquant pendant des années mais ce jour-là j'ai entendu la parole de Dieu. Je suis devenu une nouvelle créature. J'ai été appelé par le Seigneur et je devais répandre la parole évangélique, explique Stéphane au tribunal correctionnel d'Alès.

Si personne ne peut témoigner de cette rencontre pour le moins inhabituelle, son casier judiciaire permet d'attester qu'il n'a plus fait parler de lui depuis plusieurs années. Une nouvelle vie saluée par la présidente de l'audience, Bérangère Le Boedec :

-            Vous avez pris un chemin en respect des règles républicaines, on le salue.

Mais les compliments de la présidente s'arrêtent là. Elle doit aujourd'hui juger Stéphane à cause d'un mobil-home. Le ferrailleur de 36 ans possède une parcelle de terrain à Deaux, dans une "zone nature" extrêmement protégée, sur laquelle il a installé un mobil-home. Le maire de la commune lui a fait savoir qu'il devait l'enlever mais Stéphane s'y refuse.

-           Je sais que je n'ai pas le droit de mettre un mobil-home mais j'ai pas l'impression d'être un délinquant. Je ne veux pas vexer le tribunal mais je suis prêt à aller jusqu'au bout.

Le problème, c'est que le représentant du ministère public Emmanuel Garcia semble tout aussi déterminé. Il demande une amende de 2 000€ dont 1 000€ avec sursis, la remise en état du terrain, et une amende de 50€ par jour si le mobil-home n'est pas retiré dans un délai de deux mois. L'affaire a été mise en délibéré au 8 décembre.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com