À l'entrée de Bagnols-sur-Cèze, le mur jaune du RCBM (Rugby Club Bagnols Marcoule) fait partie des lieux ciblés. La devanture du Café de la poste a aussi été taguée de propos injurieux. "C'est scandaleux, honteux. Quand on voit cela, ça rappelle les heures les plus sombres de l'histoire", déplore Maxime Couston, premier adjoint bagnolais. 

La plupart des inscriptions ont été faites dans la nuit de dimanche à lundi. "On va les faire enlever le plus tôt possible", assure l'édile. La mairie de Bagnols-sur-Cèze a été prévenue tôt ce matin par plusieurs administrés. Son service propreté/environnement continue de recenser tous les endroits qui ont été souillés. Le maire condamne fortement ces inscriptions et la mairie se réserve le droit de porter plainte prochainement. Comme le veut la procédure habituelle, la Ville va faire appel à une société spécialisée pour effacer les dégradations. En 2022, ce sont 10 000€ qui ont été alloués pour ce service et qui vont servir dans ce cadre. 

À Chusclan aussi, il y a eu des tags d'une grande violence. Léa (*), jeune étudiante installée dans la commune, a vu sa façade et sa voiture couvertes d'inscriptions antisémites et injurieuses. Elle témoigne : "J'ai passé le week-end chez mes parents. Je suis rentrée chez moi, à Chusclan, vers 21h. Le plus gros choc, c'est de voir la croix gammée sur mon appartement à ce moment-là." 

Elle poursuit : "Ça a été un choc. J'étais seule dans ma voiture. J'ai appelé mes parents et les gendarmes qui ont dit qu'ils allaient envoyer une patrouille... Le matin, je n'étais pas encore sortie de mon lit que j'avais reçu plein de messages. Des gens m'ont envoyé des photos de ma voiture qui a, elle aussi, été vandalisée pendant la nuit." Dessus, sont tracées à la bombe aérosol noire des propos très insultants. "C'est quelque chose d'horrible. C'est censé être un village tranquille, où je m'étais toujours sentie en sécurité. Comme quoi, ça peut arriver partout", lâche-t-elle, avec émotion. 

La jeune étudiante a été reçue par le maire, Pascal Peyrière, qui déplore aussi cet acte isolé : "On n'est pas habitué à ça dans le village. On s'est rapproché de la gendarmerie qui est en train d'enquêter pour déterminer qui est l'auteur", assure le premier magistrat chusclanais. 

* Le prénom a été modifié