GAGNIÈRES Depuis sa fenêtre, il insulte passants et gendarmes
Le 31 décembre 2020, Frédéric, un quadragénaire connu pour avoir des problèmes d’ordre psychiatrique, a insulté tous ceux qui passaient sous sa fenêtre. Il était jugé ce lundi devant le tribunal correctionnel d’Alès.
L’origine de la colère de Frédéric est assez obscure. Il reprocherait à un autre homme de lui avoir vandalisé son camion et d’avoir cassé la vitre d’entrée de son immeuble. Le 31 décembre, ce quadragénaire bipolaire noie sa frustration dans l’alcool et se poste à sa fenêtre où tous les passants en prennent pour leur grade. Quand trois gendarmes interviennent pour le calmer, eux aussi sont traités de tous les noms et menacés de mort. Problème, un mois plus tôt, Frédéric avait été condamné à 10 mois de prison pour des faits identiques, ce qui lui vaut d’être en récidive.
Devant le tribunal correctionnel, ce lundi 22 février, Frédéric s’excuse platement et ne comprend pas son comportement : « Mes propos sont sans queue ni tête. J’ai honte de ces propos, ça montre que j’étais dans un état second ». Mais la majeure partie de l’audience porte sur son état mental. La procureure, Nathalie Welte, en tient compte sans pour autant tout excuser : « Tous les gens qui souffrent de bipolarité ne se retrouvent pas devant un tribunal. Ce n’est pas une fatalité, il y a forcément une part de libre arbitre », estime-t-elle avant de requérir 4 mois de prison ferme et la révocation d’un précédent sursis de 4 mois, soit 8 mois au total avec maintien en détention.
Maître Karim Derbal, pour la défense de Frédéric, a une autre solution à proposer : « Nous sommes là pour pallier la défaillance du système. Mon client est malade et c’est la responsabilité de l’État de le protéger. Mais ce n’est pas un danger public. Sa famille est prête à l’accueillir, c’est la meilleure solution pour toutes les parties ». Le tribunal laisse une chance à l’accusé en le condamnant à 6 mois de prison mais sans le maintenir en détention. Il devra enfin verser 400€ à chacun des trois gendarmes.
Tony Duret