Publié il y a 1 an - Mise à jour le 23.10.2023 - Boris De la Cruz - 2 min  - vu 3657 fois

GARD "Pour faire mal il faut viser le patrimoine des délinquants", selon le procureur général

Photo B.DLC/ Le Procureur Général Xavier Bonhomme évoque le trafic de stupéfiants, la radicalisation, les atteintes à l'environnement. 

Radicalisation, trafic de drogue... le procureur général prend la parole. Le haut magistrat, patron des six procureurs dans le ressort de la cour d’appel de Nîmes, fait le point sur des sujets d'actualité.

Il a connu lors de son précédent poste comme procureur de la République à Nice, l’attentat de la basilique, qui a fait trois morts en octobre 2020. Un souvenir marquant que le nouveau procureur général de la cour d’appel de Nîmes, Xavier Bonhomme, avait en tête lors de l’audience solennelle en évoquant la thématique de la radicalisation.

Apologie du terrorisme

L’actualité a rattrapé le haut magistrat ces derniers jours avec les évènements au Proche-Orient et ses répercussions dans l’Hexagone. Apologie du terrorisme, incitation à la haine raciale ou religieuse, "des infractions en recrudescence". "Nous avons plusieurs affaires en cours. Il peut s’agir d’insultes dans la rue ou de propos sur les réseaux sociaux », souligne le procureur général de Nîmes. Avec deux profils distincts : la personne inconnue de la justice qui fait ça pour s’amuser sans se rendre compte de la gravité. « Et puis il y a la personne radicalisée ». « Il faut être vigilant et réactif pour ces infractions avec notamment des réponses pénales rapides comme les comparutions immédiates », souligne Xavier Bonhomme.

En écho à son propos, à Alès la semaine dernière un homme a été condamné par le tribunal correctionnel pour des propos haineux à l’encontre d’Israël. Il avait été repéré sur les réseaux sociaux. Entre l’alerte de la police, son interpellation et sa condamnation, il s’est passé quatre jours à peine. Si les problèmes de radicalisation et d’apologie du terrorisme sont sur le devant de la scène, il ne faut pas oublier que le trafic de drogue était il y a peu encore sur toutes les lèvres gardoises.

La saisie des biens des trafiquants

« C’est la délinquance la plus préoccupante en raison du volume lié aux stupéfiants et des dommages collatéraux », poursuit le magistrat, faisant référence à plusieurs règlements de compte survenus à Nîmes ou Avignon avec des personnes étrangères au trafic qui ont été blessées ou tuées... L'affaire la plus médiatique est survenue au mois d'août dernier avec la mort du petit Fayed au quartier de Pissevin. Une enquête qui est toujours en cours.

« La saisie au moment de l’enquête et la confiscation des biens une fois que la personne est condamnée restent une priorité », selon le procureur général. « Il faut développer ces actions car les délinquants craignent lorsque les comptes bancaires, les voitures et les biens immobiliers sont bloqués. C’est une action qui gène beaucoup plus que la prison. D’ailleurs, ils saisissent immédiatement la justice pour contester les saisies, c’est le signe que ce moyen d’action est efficace », complète-t-il.

Cinq millions d'euros saisis sur six tribunaux de la cour d'appel de Nîmes

À titre d’exemple 35 millions d’euros ont été saisis sur l’unique tribunal de Nice en 2022 contre cinq millions pour les six tribunaux du ressort de la cour d’appel de Nîmes. « Pour faire mal il faut viser le patrimoine des délinquants et pas uniquement dans le domaine du trafic de stupéfiants. On peut imaginer un dossier de travail dissimulé ou une personne perçoit des sommes non déclarées. On peut vérifier ses comptes, ses biens », ajoute le magistrat qui veut aussi être plus vigilant autour des infractions liées à l’environnement.

Atteintes à l'environnement

« Constructions illicites, impacts sur les conditions de vie, respect des zones protégés », sont d'autres thématiques, sans oublier la délinquance des mineurs et les violences intrafamiliales.

Boris De la Cruz

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