GARD Tirs de mortier d'artifice contre la gendarmerie de Quissac, "l'organisateur" en prison
Plusieurs jeunes hommes ont été interpellés et mis en cause après les violences urbaines et le "pilonnage" de la gendarmerie de Quissac par des tirs de mortier. Des faits survenus lors de la nuit du 30 juin au 1 juillet dernier.
"On a vu que c'était le bordel partout en France, on s'est dit qu'il fallait faire pareil"... C'est de cette façon qu'un jeune mis en cause dans les dégradations de la gendarmerie de Quissac raconte sa folle soirée.
C'était le 30 juin dernier et l'hexagone s'embrase avec des violences urbaines constatées dans de nombreuses villes, mais aussi à la campagne. La commune gardoise de Quissac, d'habitude tranquille, va connaître une soirée très agitée, comme à Alès d'ailleurs où le commissariat est attaqué. C'est la caserne de gendarmerie qui est visée cette nuit là. 10 à 15 jeunes se regroupent et pilonnent la brigade alors que les gendarmes sont à l'intérieur avec leurs familles.
Des pierres sont envoyées sur l'édifice public, mais aussi des mortiers d'artifice achetés l'après-midi même pour cette occasion.
" 11 prélèvements sont effectués sur les objets retrouvés, notamment des pierres, des briquets", indique ce mercredi, Christophe Teissier, le président de la cour d'appel de Nîmes. Des mortiers d'articie envoyés sous l'oeil des caméras des téléphones des protagonistes qui filment, avec certaines scènes diffusées ensuite sur les réseaux sociaux. Des réseaux qui vont permettre, avec un témoin anonyme, de confondre 5 jeunes mineurs et majeurs, puis remonter encore sur d'autres suspects.
Si tous n'ont pas été retrouvés, l'un d'entre eux est considéré par l'avocat général Hervé Poinot comme "l'organisateur" de cette soirée délictuelle. Il demandait ce mercredi matin son contrôle judiciaire.
"Il y a des versions contradictoires. Dans ce dossier on pioche pour ne retenir que la version qui intéresse les enquêteurs... Par exemple la vidéo dont on parle n'apporte rien sur la participation éventuelle de mon client aux faits et il ne se reconnaît pas dessus ", estime pour sa part Maître Maguelone Bonnaud. Son client affirme que le 30 juin dernier il a effectué un déménagement et que le soir au moment des faits, il a été contrôle par les gendarmes du PSIG ! "Et s'il s'agissait simplement d'un contentieux entre plusieurs groupes de jeunes de la commune, car mon client est nouveau à Quissac", estime la pénaliste alésienne. "Les autres mis en cause reconnaissent et sont dehors, lui nie et il est en détention provisoire, mais au moins il faut vérifier ses dires", ajoute Me Bonnaud.
" Je n'ai rien fait et je n'était pas présent sur place", poursuit le mis en cause entre deux agents de la pénitentiaire. Des "complices" ont pourtant donné son nom.
Plusieurs éléments accablent ce père de famille. "Les éléments objectifs vous les avez", estime l'avocat général Hervé Poinot qui souhaite une prolongation de la détention. "De plus il est impliqué pour des faits de même nature et il a deux autres sursis probatoires. Il n'est pas un enfant de coeur et il y a un risque majeur qu'il essaie d'influencer les autres dans ce dossier, avec un risque de réitération de l'infraction", complète l'avocat général qui a convaincu la cour d'Appel... En effet, ce mercredi soir, la chambre de l'instruction de Nîmes a décidé de prolonger la détention provisoire de ce jeune homme, âgé de 21 ans. Il sera jugé sur le fond du dossier en septembre prochain devant le tribunal correctionnel d'Alès.