JUSTICE Il dérobe des cartes de carburant dans les camions des pompiers
30 000 euros de préjudice pour les pompiers.
Cet homme, âgé de 62 ans, connaissait bien le fonctionnement des casernes nîmoises. Il est soupçonné d’avoir subtilisé les cartes d'essence permettant aux soldats du feu de faire le remplissage des réservoirs lors des interventions. Chose étrange pour un voleur, il avait pour habitude de les replacer une fois qu’il avait fait les pleins. « Je faisais le plein et je donnais la moitié des bénéfices à une personne dont je ne peux pas dire le nom, je suis menacé ». Son complice serait selon ses déclarations à l’audience pénale : « un gradé du Gard », sauf que l'enquête interne poussée et les investigations des gendarmes n'ont jamais démontré l'implication d'un pompier dans cette escroquerie.
Le prévenu qui comparaît avec sa nièce dans le box évolue dans sa version et indique quelques secondes plus tard. « Il n’y en avait pas qu’un seul mais plusieurs de gradés».
« Les cartes dérobées étaient restituées quelques semaines après. C’est délicat et curieux comme démarche pour un voleur de dérober puis restituer quelques semaines plus tard la carte », s’interroge le procureur. « On ne peut croire dans cette salle d’audience que mon client ait pu agir sans l’intervention d’une tierce personne », insiste l'avocat du prévenu, Maître Romain Fugier.
Sauf que le prévenu se contredit à nouveau en soulignant qu’un jeune de la ZUP lui fournissait la carte d’essence et qu’ensuite il lui redonnait pour qu’il la replace dans le véhicule de secours. Un suspect qui apporte des précisions qui prouvent qu’il connaît bien le fonctionnement des casernes nîmoises et qu’il a pu s’y glisser en toute discrétion. « J’ai travaillé chez vous longtemps », raconte-t-il sans vraiment se rendre compte que ses précisions sont accablantes. Un sexagénaire qui est de plus connu pour 15 autres mentions, la plupart pour des vols.
« C’est un trafic, on fait un plein pour 120 euros et on paie 60 euros à celui qui a remis la carte », complète Maître Barnouin pour le SDIS du Gard. Le sexagénaire avec son gros casier judiciaire est condamné à 2 ans de prison ferme et un mandat de dépôt à l’audience pour le recel d’escroquerie.
Sa nièce qui est défendue par Me Victoria Morgante « n’a participé qu’à une seule transaction », et « parce qu’elle avait des difficultés financières ». Elle écope de 12 mois avec sursis.
Pour le dédommagement du SDIS, à hauteur précisément de 30 893 euros, une audience civile aura lieu plus tard…