JUSTICE Il menace de commettre un meurtre au tribunal d'Alès : il est relaxé !
En raison de problèmes avec son voisinage, la colère de Gabriel, 46 ans, s'est reportée sur les gendarmes...
Parfois, il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de décrocher son téléphone. Et peut-être encore un peu plus quand l'interlocuteur en question est le centre opérationnel de la gendarmerie...
Le 27 mars dernier, Gabriel est furieux. Alors qu'il a attaqué ses voisins en justice, il apprend que l'audience prévue le lendemain devant le tribunal d'Alès risque d'être renvoyée à une date ultérieure à la demande de l'avocat de ses voisins. Et ça, Gabriel, ça le fout en rogne. La suite est lue par la présidente du tribunal correctionnel d'Alès, Énora Laurent, qui dévoile l'échange téléphonique avec les forces de l'ordre : "J'aime bien prévenir, c'est comme pour un meurtre avec préméditation. Demain, si l'audience est reportée, il va y avoir un meurtre au tribunal d'Alès. Vous pouvez mettre toute la flicaille devant le tribunal".
Relaxé !
La menace est immédiatement prise très au sérieux comme le dévoile le procureur, Sébastien Sider : "C'était assez inquiétant car il y avait une possibilité de meurtre au tribunal". Gabriel est interpellé le jour-même, placé en garde à vue avant d'être relâché sous contrôle judiciaire. Près de trois mois après ce coup de sang, Gabriel, qui a été diagnostiqué bipolaire par un expert, est tout penaud devant le tribunal où il comptait commettre l'irréparable. "Je ne me reconnais pas. J'ai été irrespectueux. J'ai perdu pied alors que je n'avais jamais menacé personne de ma vie", témoigne-t-il à la barre.
Si le procureur pense que son comportement mériterait trois mois de prison avec sursis, le conseil de l'accusé, lui, plaide la relaxe en rappelant que son client ne suivait pas de traitement au moment des faits, mais surtout que la menace ne serait pas caractérisée. L'argument convainc les juges : Gabriel est relaxé.
Tony Duret