"Il se fait menacer de mort parce qu'il est président du comité de discipline de la fac et qu'il a prononcé une sanction disciplinaire d'exclusion contre le prévenu, une sanction confirmée en appel je précise", estime maître Laurie Le Sagère pour la victime, professeur à l'université de Nîmes. Si l'avocate nîmoise plaide, ce n'est pas pour un problème disciplinaire, mais pour des menaces qui ont pris un caractère pénal. L'enseignant et sa famille vivent depuis dans la crainte. 

Sur le banc des prévenus, un ancien élève âgé de 48 ans, soupçonné d'un tweet adressé au fonctionnaire de l'Éducation nationale en février 2023. "Tu es dans mon viseur", avec un image d'arme juste à côté. Un message qui a rapidement été effacé, mais qui lui doit sa comparution en audience correctionnelle cette semaine. 

"Lorsque l'on prononce le terme de chasse, que l'on dit tu es dans mon viseur et avec une image d'arme, il y a de quoi être inquiet et cela évoque des menaces", souligne le procureur qui réclame une condamnation. 

"Il est très peureux de la Justice et être ici aujourd'hui est une angoisse absolue", indique Maître Marc Roux pour le mis en cause. Le pénaliste gardois affirme que le caractère matériel et intentionnel de l'infraction de menace de mort n'est pas constitué... Il obtient gain de cause et le tribunal présidé par Édouard Le Jan requalifie en "outrage". L'ex-élève de l'université de Nîmes est finalement condamné pour cet "outrage" à 1 000 euros d'amende dont 700 euros avec sursis.