Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 01.02.2019 - tony-duret - 2 min  - vu 11398 fois

LES PLANS Pour respecter la loi, elle doit demander à sa mère de 74 ans d’aller vivre ailleurs

Salle d'audience du tribunal correctionnel d'Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

La situation de l’accusée est peu enviable...

Le cas de conscience a sans doute été terrible pour la prévenue, Marie-Joëlle, une quadragénaire qui se retrouve devant la justice à cause d’un mobil-home. Si elle veut respecter la loi, elle doit demander à sa mère de 74 ans de quitter le mobil-home dans lequel elle vit depuis plusieurs années. Celui-ci se trouve en toute illégalité sur un terrain qui lui appartient. En avril 2018, les services de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) ont donné trois mois pour que le mobil-home soit enlevé et que le terrain soit remis en état. Mais la prévenue n’a rien fait, raison pour laquelle elle se retrouve devant le tribunal :

- Ma mère y vit. Je suis en conflit ouvert avec elle et elle refuse de partir. Vous comprenez que faire partir sa mère de 74 ans qui n’a pas de logement, c’est compliqué.

Dura lex, sed lex. La loi est dure, mais c’est la loi. C’est en quelque sorte la réponse de la présidente de l’audience, Annabelle Ledrapier, quand elle fait remarquer qu’en tant que « propriétaire du terrain, c’est vous la responsable ».

Présent dans la salle d’audience, le maire de la commune, Gérard Baroni, est invité par le tribunal à prendre la parole. Il révèle qu’un tragique incendie, qui n’a fort heureusement fait aucun blessé, a complètement détruit le mobil-home.

- Il ne reste plus qu’à nettoyer les lieux. La maman est hébergée chez des voisins. Le maire que je suis s’est transformé en assistante sociale.

Un rôle que n’endossera pas le procureur :

- Même si c’est votre mère, vous auriez pu saisir la justice pour faire évacuer ce mobil-home, dit-il à Marie-Joëlle avant de requérir une amende de 1 000€ dont la moitié avec sursis.

Invitée à dire un dernier mot, la prévenue fond en larmes et lâche : « C’est ma mère, c’est très difficile de la mettre dehors ». La juge fait preuve d’indulgence. Marie-Joëlle écope de 500€ d’amende avec sursis. Elle devra remettre le terrain en état dans le mois qui vient sous peine de devoir payer 20€ par jour de retard.

Tony Duret

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