NÎMES La procureure ouvre une enquête pour des violences sur du personnel de la mairie
L'annonce par la mairie de Nîmes de fermer la médiathèque du quartier de Pissevin à cause du trafic de stupéfiants a fait l'effet d'une bombe. La procureure annonce l'ouverture d'une enquête.
La procureure de la république de Nîmes, vient par un communiqué de prendre position concernant la fermeture de la médiathèque de Pissevin. Une fermeture qui serait liée selon la mairie aux trafics de stupéfiants et du danger encouru par les salariés de la médiathèque.
Si la procureure a décidé, ce mardi, d'ouvrir une enquête préliminaire pour "violences et menaces permétrées à l'encontre des personnels travaillant au sein de cet établissement", la patronne du parquet de Nîmes affirme.
Des faits connus il y a plusieurs mois mais connus de la procureure depuis 5 jours!
" Malgré l’antériorité annoncée de plusieurs mois de ces faits, ces derniers n’avaient été portés officieusement pour la première fois à la connaissance de la Procureure de la République, qu’à l’occasion d’une réunion inter services qui s’est tenue il y a 5 jours en présence de Madame la Préfète du Gard et des services de police, outre les services municipaux", indique le communiqué envoyé ce mardi 6 juin aux médias.
Ne pas se résoudre à l'impunité des délinquants
"Tout signe de recul des services publics marque un échec, même temporaire, de l’action commune de tous les acteurs. Il s’agit d’un sujet de préoccupation quotidien et prioritaire pour la justice. La procureure de la République, qui ne peut se résoudre à l’impunité des délinquants, réaffirme sa ferme intention de continuer à lutter non seulement contre la délinquance visible du quotidien, mais aussi contre les réseaux souterrains et sous-jacents de la criminalité organisée en lien avec les stupéfiants. C’est d’ailleurs en ce sens qu’elle a mis en place depuis son arrivée dans le ressort un cabinet spécialisé en criminalité organisée, ainsi qu’un Groupe Local de Traitement de la Délinquance (GLTD) visant à travailler de façon transversale la problématique des stupéfiants dans les différents quartiers, notamment de Nîmes, impactés par cette délinquance. Ce dernier a d’ailleurs encore été réuni la semaine dernière", ajoute la procureure Cécile Gensac.
138 jugements depuis un an
"Ce sont pas moins de 138 jugements concernant 66 auteurs qui ont été rendus depuis un an s’agissant des infractions à la législation sur les stupéfiants sur la ville de Nîmes, soit une hausse de + 253,7 % des décisions de condamnations pénales, avec des peines allant jusqu’à 8 ans d’emprisonnement, et 5 ans d’interdiction de séjour dans le Gard, spécifiquement pour des auteurs issus du quartier Pissevin", selon la chef du parquet de Nîmes.
Porter les informations aux oreilles de la Justice
"La procureure de la République tient à rappeler, ainsi qu’elle l’a d’ailleurs récemment fait dans le cadre 2/2 du Conseil Local de de Sécurité et de Prévention de la Délinquance de la ville de Nîmes en présence de Monsieur le Maire et de ses services, qu’aucune action sérieuse ne peut utilement être entreprise sans que les détenteurs d’informations essentielles à une réactivité utile des services d’enquête ne les portent à connaissance des services de police ou de justice. À défaut de quoi aucune sanction ne peut être attendue des faits commis".
Un journaliste frappé et une autre enquête
"Elle s’émeut en outre des faits de violences survenus depuis lors à l’encontre d’un journaliste et indique qu’une enquête de flagrance est ouverte pour ces nouveaux faits. Elle s’attache, en lien avec les services de police, et en coordination avec la préfecture dotée des pouvoirs de préservation de l’ordre public et de l’emploi des forces d’intervention, à tenter de faire élucider au plus vite l’ensemble des faits dénoncés", ajoute la procureure Gensac.