NÎMES La rencontre explosive de l’escort-girl et du « mec dangereux »
Plus d'un an après des faits de vol avec violence, Amine et Maïté étaient jugés hier matin en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Maïté étant cas contact covid, seul Amine a répondu des chefs d’accusation qui lui étaient reprochés.
Le 5 janvier 2020, il est 20h20 quand un couple arrive sur le parking du McDonald's du Mas Carbonnel à Nîmes. Il vient acheter un IPhone XS repéré sur le site marchand Le Bon Coin, vendu au prix de 600€ par une certaine Maïté. Comme convenu au préalable, la jeune femme de 26 ans les attend avec le téléphone en main. En raison du froid, les acheteurs l'invitent à monter dans la voiture pour réaliser la transaction.
Subitement, au moment même où Maïté récupère les 600€, Amine surgit avec un pistolet et frappe le conducteur avec la crosse de son arme. Une bagarre éclate entre les deux hommes. Amine porte plusieurs coups à la victime et prend la fuite avec sa complice, Maïté. Elle sera de courte durée puisque les amants diaboliques seront interpellés dans la soirée par les forces de l'ordre au terme d’une course-poursuite.
À l'audience, le président Jérôme Reynes tente de savoir qui a eu l'idée de ce stratagème. Comme les absents ont toujours tort, Amine charge Maïté et assure qu'elle serait le cerveau. Mais durant l’enquête, cette dernière a dit tout le contraire. Elle aurait agi sous la contrainte de celui qui s'était présenté à elle comme « un mec dangereux ». Le tribunal s'interroge sur cette supposée peur puisque la jeune escort-girl a vite offert ses charmes, gracieusement, à Amine rencontré deux jours plus tôt.
C'est ensuite que la belle et le bad boy auraient mis au point ce « traquenard », comme le qualifie la procureure, Fanny Camelio. « Les faits sont extrêmement graves », poursuit-elle avant de requérir 3 ans de prison ferme contre un Amine en récidive et 2 ans dont la moitié avec sursis contre Maïté dont le casier judiciaire est vierge. Des peines suivies par le tribunal qui ajoute des dommages et intérêts à verser aux victimes.
Mais pour Amine, la journée et les ennuis ne sont pas terminés. Le tribunal profite de sa présence pour le juger dans une seconde affaire de vol, toujours sous la menace d'une arme. Cette fois, il s'en est pris à une prostituée à qu'il a volé 110€ avant de la forcer à effectuer deux passes alors qu'il était caché dans la salle de bain de la chambre d'hôtel. Il a ensuite récupéré la moitié des sommes reçues par la fille de joie.
À l’audience, fatigué de toutes ces accusations, ce titulaire d’un Bac scientifique trouve le moyen de se plaindre : « J'en ai marre de ce milieu-là », lance-t-il au président. « Oui, j'ai vu que vous avez déclaré aux enquêteurs : ''J’aurais mieux fait de rester dans le stup'' », lit le juge. Il aurait peut-être dû car la procureure Fanny Camelio requiert 4 ans de prison contre lui. Encore une fois le tribunal la suit et ajoute 3 000€ d'indemnisation pour la victime. Au total, Amine écope de 7 ans de prison. Il n'a pas fait le déplacement pour rien.
Tony Duret