NÎMES Le départ d'une juge qui fait l'unanimité
Impossible de trouver un magistrat critique envers Christine Ruellan. L'actuelle présidente du tribunal correctionnel de Nîmes et responsable du pôle pénal, fait l'unanimité.
Pas une voix discordante et les juges à l'unisson sont dithyrambiques. "Bonne camarade", "juge compétente", "elle est travailleuse et rigoureuse", "elle connaît ses dossiers sur le bout des doigts", disent-ils en chœur. Ce vendredi, Christine Ruellan a refermé avec un pincement au coeur la porte de son bureau du troisième étage du tribunal judiciaire de Nîmes.
Elle était dans le Gard depuis 4 ans et demi, et se plaisait dans cette juridiction. "J'ai été marquée par la bienveillance des autres magistrats, des avocats, des fonctionnaires de la justice," dit-elle modestement. Cette magistrate d'expérience a même présidé cette année le tribunal de grande instance de Nîmes pendant quelques mois....
Une période qui a marqué sa vie entre la grève historique des avocats pendant près de deux mois et le confinement lié à la première vague de coranavirus. " Je ne dis pas cela parce que je pars ou pour faire plaisir, mais j'ai eu beaucoup de chance de travailler ici avec des policiers, le greffe, les escortes qui font vraiment du très bon boulot". Son seul regret: "Ne pas pouvoir faire un pot de départ à cause du covid pour remercier tout le monde." La juge nîmoise quitte son bureau face aux arènes pour une belle promotion de présidente de chambre à la cour d'appel de Lyon, un poste hors hiérarchie dans une des plus grosses juridictions de France.
Le parcours de Christine Ruellan est d'abord une rencontre avec une passion, celle de l'instruction. Elle a été juge d'instruction à Nice, puis à la JIRS de Marseille ensuite, la juridiction inter-régionale spécialisée. À la JIRS, elle a eu en charge les plus gros dossiers pénaux, elle a dirigé notamment la médiatique affaire "Air cocaïne".
"J'ai la passion dévorante de l'instruction c'est vrai, on passe d'un crime passionnel à un accident mortel du travail, sans oublier les dossiers économiques et financiers", raconte celle qui retiendra du climat social gardois une extrême pauvreté du territoire. "Beaucoup de personnes ici sont dans des situations précaires, de la misère sociale. Le fond des dossiers est souvent résumé par deux thématiques : l'alcool et la drogue."