NÎMES Les policiers en colère offrent... des bonbons aux automobilistes
Surpris, le conducteur regarde s'il a sa ceinture de sécurité et se demande ce qu'il a pu faire pour se faire alpaguer par des policiers munis de brassards et de drapeaux aux couleurs du syndicat Alliance.
Non, il ne s'agit pas d'un contrôle décidé par les autorités, mais d'un mouvement de révolte national suivi dans le Gard. Les policiers sont en colère et le font savoir... en proposant des douceurs aux automobilistes qui empruntaient le rond-point de Nîmes Ouest près de l'autoroute A9.
« Accusés de tous les maux de la société. Insultés et agressés lors de leurs missions voire même dans leur vie privée. Vilipendés par certains politiques, accusés d’être racistes et violents. Lâchés et stigmatisés jusqu’au plus haut niveau de l’État. Les policiers souhaitent mettre l’accent sur leur souffrance et leur colère face à ce qu’ils vivent comme une véritable injustice », indique le syndicat de police Alliance. Des actions répercutées dans le Gard, avec ce vendredi vers 16h, cette manifestation pacifique originale pour mettre du lien entre la police et le citoyen. Une opération intitulée "contrôles de courtoisie".
La raison du courroux est la dernière sortie du chef de l’État sur la police et ses propos sur les contrôles au faciès qui faisaient suite à l'arrestation à Paris d'un producteur. Des propos qui ne passent pas dans les rangs des policiers. « Le pouvoir politique était bien content de nous trouver lors de la crise des gilets jaunes lorsque l’on a défendu des ministères et l’Élysée à Paris. Ils étaient bien contents de nous lorsque les manifestations faisaient trembler toutes les semaines les préfectures. Nos congés ont sauté, nos week-end ont disparu et maintenant nos gouvernants nous vomissent dessus », explique un policier qui avoue compter les années qui lui restent à travailler avant de partir à la retraite.
« Tous les jours, les gens refusent de s’arrêter en voiture. Lors des contrôles, les gens nous insultent, se rebellent. Les journées sans problème et sans rébellion n'existent plus. On n'a pas besoin en plus d’avoir un président de la République qui nous dénigre. Il devrait être là pour nous protéger ou au moins nous soutenir », souligne un gardien de la paix.
Un autre reprend : « On a déposé symboliquement nos menottes il y a quelques mois contre notre ministre de l’intérieur Castaner. Maintenant on est attaqués par celui qui est censé le plus nous protéger au niveau national, le président de la République. Le problème de la police aujourd'hui est qu'elle n'est plus respectée. Et si le chef de l'État nous dénigre comment voulez-vous que les autres personnes nous respectent ». Allez un bonbon histoire de faire passer la pilule... Il en faudra plus car d'ores et déjà d'autres actions et mouvements de policiers en colère sont annoncés partout en France la semaine prochaine.