L'homme décédé était mis en examen dans le dossier d'incendie volontaire d'une discothèque. Le 16 juin 2022, il avait été interpellé par les policiers de la sûreté départementale de Nîmes après onze mois d'enquête concernant la destruction totale d'un établissement nocturne bien connu à Nîmes, la discothèque le Khéops.

L'établissement festif prend feu en juillet 2021. Les techniciens de la police scientifique du commissariat de Nîmes passent au peigne fin le moindre recoin à la recherche d’un indice. Ils parviennent à mettre la main sur un précieux masque de protection médical. Un masque et donc un ADN exploitable, un élément primordial retrouvé au milieu des cendres. Le suspect, qui a été arrêté, était depuis des mois le suspect numéro 1. Il était sous l’étroite surveillance des policiers. De plus, il avait fait une référence pour le moins intrigante sur cet incendie en affirmant dans un message sur le réseau social Facebook qu'il connaissait la main criminelle qui avait mis le feu à l’établissement nîmois.

Pour la justice, il était mis en cause pour "destruction par incendie et en bande organisée". Lui avait indiqué lors de son passage devant la chambre de l’instruction de Nîmes fin juin dernier, alors qu'il demandait sa remise en liberté, qu'il avait emmené « deux Espagnols » sur place le soir du sinistre. Il avait par contre refusé de fournir les identités des mystérieux Ibères et niait totalement être l'auteur des actes reprochés.

Deux incendies criminels en un mois dans la discothèque

La discothèque le Khéops est située sur la route d’Uzès à Nîmes. Un mois avant sa destruction totale en juillet 2021, elle avait déjà fait l'objet d'une tentative d'incendie qui avait échoué. Le relevé de la téléphonie du suspect prouve qu’il était « sur place, dans ce secteur, lors des deux incendies survenus à un mois d'intervalle », comme le soulignait le président de la cour, Christophe Teissier, qui examinait la demande de placement sous contrôle judiciaire réclamée par cet homme.

Interrogé par notre rédaction au lendemain de l’incendie, le propriétaire des lieux, Pierre Marouani, avait mis en avant la piste criminelle. « Ce soir, un gros, gros chanteur (sic) devait venir et la concurrence peut-être ne l’admettait pas », précisait-t-il à l’époque. D'autant que l'incendie s'est produit au moment où les discothèques avaient obtenu l'autorisation de rouvrir après de longs mois de fermeture à cause de la pandémie de covid.

Un suspect déjà connu pour "association de malfaiteur" suite à une condamnation à Bordeaux en 2018 et qui se trouvait en état de récidive légale. Le mis en examen était resté en détention provisoire pour la suite des investigations. Son décès conduit à l’extinction de l’action publique, et faute d'avoir été jugé et condamné, il est donc pour l’éternité innocent des faits pour lesquels il avait été mis en examen. 

Cet article est issu du magazine Objectif Gard, numéro 55 sorti le 5 décembre 2022. Vous pouvez le découvrir dans son intégralité en cliquant sur la Une :