Après le vote du rapport d'orientations budgétaires (rob) le 27 février dernier, les élus de la communauté d'agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) ont voté jeudi 27 mars le budget primitif 2025. Avant cela, Mandy Graillon, vice-présidente en charge des Finances, a présenté les comptes de gestion de l'année 2024. "On a commencé à investir massivement cette année donc on a un déficit de 2,97 M d'euros, avec un résultat de clôture déficitaire à hauteur de 1,8 M d'euros", qui s'équilibre grâce au résultat de clôture de la section fonctionnement qui s'élève à 10,79 M d'euros. "Notre capacité de désendettement est de seulement 2,6 ans. Nous faisons cet effort sur la dette pour avoir les moyens dans les années futures de pouvoir emprunter pour réaliser nos investissements." Des indicateurs "acceptables", pour l'élue qui appelle toutefois à la vigilance. "Nous devons continuer nos efforts en matière de maîtrise de l'inflation de nos dépenses de fonctionnement. Il est important de les contraindre mais aussi d'indiquer à nos partenaires de faire attention", souligne-t-elle.

Cyril Girard, élu d'opposition à Arles, s'interroge sur la différence entre les crédits ouverts pour l'année 2024 et ce qui a été réellement utilisé. "À quoi l'agglo a-t-elle renoncé ?", questionne-t-il. "Aucun projet structurant n'a été décalé. Il s'agit de projets concernant principalement le pluvial. Il y a eu des soucis RH, le temps de recruter, il y a eu des projets eau et investissements qui ont été décalés et cela a eu un impact sur le pluvial", justifie Mandy Graillon. L'élu Changeons d'avenir réitère sa question au sujet cette fois-ci des budgets annexes de l'assainissement et de l'eau. "Il y a eu 8 M d'euros de crédits ouverts, pour 2,8 M d'euros utilisés sur l'eau. Quels chantiers ont pris du retard, lesquels seront réalisés en 2025 ?" Du retard dans le lancement de plusieurs travaux, parmi lesquels ceux de la rue des 3 Fontaines à Saliers explique cet écart d'après la vice-présidente en charge des Finances. 

Un budget 2025 "ambitieux et pragmatique"

"L'augmentation en 2022 des taxes sur les ordures et l'eau a été conséquente pour les usagers, avec un ensemble de réalisations qui ne sont pas toujours à la hauteur des budgets tels que présentés en début d'année. Vous vous félicitez des économies dans le budget de fonctionnement. Est-ce qu'on va reprendre les mêmes engagements en 2025 en matière de poids de fiscalité après ces bons résultats pour les habitants ?", questionne alors avec ironie Cyril Girard. Une remarque qui laisse justement place aux délibérations sur le budget primitif 2025. "Il a été construit autour de trois axes de travail importants : à la fois le développement et l'attractivité de notre territoire, l'amélioration du cadre de vie, la solidarité et la cohésion du territoire", introduit Patrick de Carolis, président de l'ACCM. Un budget qu'il qualifie "d'ambitieux et de pragmatique."

Il a été construit avec "la volonté de ne pas augmenter les impôts, de maintenir un autofinancement fort, de prévoir des crédits budgétaires pour nos projets structurants qui avancent fortement, et d'inscrire un emprunt minimum de sécurité à hauteur de 1 million d'euros mais qui ne sera mobilisé qu'en cas de besoin", explique Mandy Graillon avant de détailler. "La section fonctionnement s'élève à 102,81 M d'euros, dont 91,59 M d'euros de dépenses réelles. La dépense de fonctionnement s'équilibre quant à elle à 24,73 M d'euros, dont 21,27 M d'euros de dépenses nouvelles et de restes à réaliser." Elle souligne par ailleurs la hausse du soutien de l'ACCM au tissu associatif local avec une enveloppe de 1,38 M d'euros. Chaque rapporteur a ensuite détaillé les budgets annexes de l'eau, de l'assainissement, du réseau de transports urbains, de la zone de Montmajour, de la zone du Roubian, de la zone Ferrand, ainsi que de la zone des Papèteries Étiennes. 

"Comme chaque année, l'ACCM n'est pas un territoire d'union, c'est une addition de maires, et c'est le cas depuis des années", regrette Mohammed Rafaï, élu d'opposition à Arles. "J'aurais par exemple souhaité un travail commun sur le tourisme. Cela serait bien qu'on montre que ce Pays d'Arles est dynamique, qu'il y a une cohésion, un projet commun", a-t-il exprimé. Cyril Girard abonde en son sens. "J'ai de la peine à lire le projet commun sur le territoire." Il estime également que ce budget ne "répond pas aux questions essentielles", et qu'il n'est "pas à la hauteur", listant notamment la question de l'habitat, des déchets, ou encore des terres agricoles.